Pour la première foi la dette du Maroc a bondi de 10% pendant une année, et dépasse les 10 milliards de dollars.
La dette du Maroc a dépassé pour la première fois le plafond de 1 000 milliards de dirhams (environ 10 milliards de dollars) à la fin du mois d’avril, en hausse de 10 % en glissement annuel, selon les chiffres du ministère de l’économie et des finances. La dette du Trésor est passée à 1 005 milliards de dirhams, soit une augmentation de 10 milliards de dirhams en 12 mois. Cela représente environ 78% du PIB du pays.
L’économiste Omar Bako a déclaré que « l’atteinte de ce chiffre était naturelle compte tenu de la succession de chocs au cours des dernières années, qui ont contraint l’État à emprunter davantage pour soutenir les prix et certains secteurs affectés, et pour surmonter la faiblesse des recettes et l’importance des dépenses ».
Selon les chiffres officiels, la dette extérieure représente 25 % (environ 252 milliards de dirhams) de la dette totale du Maroc, le reste étant constitué de la dette intérieure d’une valeur de 752 milliards de dirhams. Cette augmentation intervient alors que les taux d’intérêt sont actuellement élevés, à 3 %, le plus haut depuis 2014, et que l’inflation a atteint en moyenne 6,6 % l’année dernière, contre une moyenne de 1,5 % au cours de la dernière décennie.
Le gouvernement s’attend à ce que le déficit budgétaire pour l’ensemble de l’année 2023 soit d’environ 65,6 milliards de dirhams, soit 4,5 % du PIB, contre un déficit de 5,1 % enregistré à la fin de l’année 2022. Le budget 2023 du gouvernement prévoit 69 milliards de dirhams d’emprunts internes, soit une augmentation de 5,6 % par rapport aux chiffres de 2022, tandis que le plafond des emprunts externes a bondi de plus de 50 % pour atteindre 60 milliards de dirhams (5,7 milliards de dollars).
La part de la dette extérieure reste de l’ordre de 25%, mais Bako souligne qu’elle « a doublé ces dernières années, et sa particularité réside dans la nécessité de toujours disposer d’un solde suffisant de devises pour payer ses échéances ». Selon les chiffres officiels, le déficit en devises du Royaume s’élevait fin mars à environ 361 milliards de dirhams (équivalent à 35,3 milliards de dollars), soit une augmentation de 9 % en glissement annuel, les exportations, les envois de fonds et les recettes touristiques contribuant à le soutenir.