La réunion de la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, consacrée à l’examen du projet de loi n°59.24 relatif à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique, a connu une faible participation, avec moins de dix députés présents sur 42 membres, dont la majorité issus de l’opposition.
Cette absence remarquée intervient alors que le texte, adopté par le gouvernement le 28 août dernier, suscite un large débat au sein des milieux universitaires, sur fond de menaces de grève de la part du Syndicat national de l’enseignement supérieur, qui réclame le retrait du projet du circuit législatif. Selon le syndicat, le texte « remet en cause la gratuité de l’enseignement et sape l’autonomie universitaire ».
Malgré la sensibilité du sujet, la présentation du projet par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Azeddine El Midaoui, n’a pas suscité une grande attention de la part des députés. Les rares interventions enregistrées ont porté sur des observations générales ou des questions locales.
En outre, Idriss Sentissi, président du groupe Haraki, a annoncé que son parti voterait en faveur du texte, tout en évoquant les difficultés liées à la généralisation des bourses universitaires et à la disponibilité des transports pour les étudiants, notamment ceux venant de régions éloignées comme les étudiants de l’Université Ibn Zohr, qui doivent parfois payer jusqu’à 250 dirhams pour se déplacer. Il a également pointé du doigt les « dysfonctionnements structurels » qui affectent la formation professionnelle, avant de quitter la salle après son intervention.
De son côté, Zineb Simou, députée du Rassemblement national des indépendants (RNI), a plaidé pour la création d’un pôle universitaire à Ksar El-Kébir spécialisé dans l’intelligence artificielle, tandis que Nadia Bzendfa, du Parti Authenticité et Modernité (PAM), a évoqué les contraintes auxquelles fait face le secteur de l’enseignement supérieur à Safi.
Quant au député istiqlalien El Ayachi El Farfar, il a adopté un ton littéraire pour critiquer la situation des universités marocaines, déclarant que « l’université marocaine est aujourd’hui une remorque, et non une locomotive », avant d’énumérer les défaillances structurelles qui entravent le fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur.
Cette faible mobilisation parlementaire, à un moment charnière du débat sur l’avenir de l’université marocaine, a été perçue par plusieurs observateurs comme un symptôme du manque d’intérêt politique pour l’un des textes de loi les plus controversés du moment, alors que les enseignants et les étudiants multiplient les appels à une réforme réelle garantissant l’autonomie et le rayonnement de l’université publique.






