Paris brandit la menace financière contre les généraux algériens

La pression s’intensifie de manière inédite et implacable sur les généraux du régime militaire algérien, pris dans la tourmente d’une crise politique et diplomatique déclenchée avec la France.
Dans un rapport exclusif, l’hebdomadaire français « L’Express » révèle que les autorités françaises envisagent sérieusement de geler les avoirs financiers et les biens immobiliers appartenant à une vingtaine de figures éminentes du pouvoir algérien — pour la plupart des hauts responsables issus des sphères politique, sécuritaire et administrative.
Selon les informations recueillies par le magazine, ces personnalités détiennent des biens et des investissements stratégiques en France. Parmi elles figurent des généraux influents, des cadres des services de renseignement et de l’armée, ainsi que des hommes d’affaires proches de Saïd Chengriha, actifs dans le secteur de l’import-export. Leurs noms ont été inscrits sur une liste confidentielle établie conjointement par les ministères français de l’Économie et de l’Intérieur, en vue de constituer un levier diplomatique en cas d’escalade avec Alger.
L’origine de cette initiative remonte à janvier dernier, lorsque le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait évoqué la possibilité de mesures ciblées à l’encontre de certaines personnalités algériennes, dans un contexte de tensions croissantes liées au refus des autorités algériennes de rapatrier leurs ressortissants sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français. « Des sanctions financières individuelles ne sont pas exclues envers ceux qui mettent à mal notre relation bilatérale », avait-il alors déclaré.
L’Express précise que ce train de sanctions est désormais étudié avec le plus grand sérieux au sommet de l’État, alors que des estimations françaises font état de quelque 801 membres de l’élite algérienne disposant d’intérêts économiques sur le sol français et y séjournant régulièrement.