Ouahbi tacle le comité d’éthique de la presse et dévoile des révélations choquantes

Le débat s’est de nouveau enflammé au sein des sphères judiciaires et médiatiques, après que le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a rompu le silence pour fustiger avec une rare sévérité ceux qu’il désigne comme « les marchands d’influence judiciaire autoproclamés ». Cette sortie intervient dans le sillage de la vidéo fuitée relative à la réunion du Comité d’éthique de l’ex-Conseil national de la presse, dont le mandat est désormais échu.

En présentant le budget sectoriel du ministère de la Justice et du pouvoir judiciaire devant la Commission de la justice et de la législation à la Chambre des conseillers, mercredi, le ministre a révélé que plusieurs individus, apparaissant dans des vidéos abondamment relayées sur les réseaux sociaux, prétendent entretenir des relations privilégiées avec de hauts responsables — au premier rang desquels le ministre de la Justice lui-même, ainsi que le premier président de la Cour de cassation et procureur général du Roi près ladite juridiction, Mohamed Abdennabaoui — dans le but d’extorquer des justiciables en exploitant leur vulnérabilité.

D’un ton sans équivoque, Ouahbi a déclaré : « Quiconque prétend me connaître, connaître Abdennabaoui ou être en mesure d’influer sur la justice, n’est rien d’autre qu’un escroc et un maître-chanteur. Il est urgent de mettre un terme à cette imposture. »

Le ministre a relaté un épisode révélateur : un individu menaçait le propriétaire d’un logement, assurant que le jugement serait rendu en sa faveur car il “connaît le ministre de la Justice”. Commentant la scène avec étonnement, Ouahbi a lancé : « Quel rapport avec moi ? Je ne connais même pas cet homme, qui est d’ailleurs originaire de Khouribga ! »

Le ministre a souligné que certains escrocs exploitent de simples clichés pris lors d’événements publics ou des rencontres fortuites pour se donner une aura d’influence. Il a rappelé que « poser sur une photo aux côtés d’un responsable, ou se retrouver assis non loin de lui, ne confère aucun privilège et ne saurait, en aucune manière, signifier une quelconque intervention dans un dossier judiciaire ».

Afin d’endiguer ces pratiques, Ouahbi a annoncé le lancement effectif du projet d’installation de caméras de surveillance dans les tribunaux, destiné à contrôler les accès et à identifier les personnes circulant dans les enceintes judiciaires. Cette mesure vise à protéger les justiciables contre ces intermédiaires qui s’immiscent dans leurs vies à des moments de détresse, promettent monts et merveilles, puis disparaissent une fois l’argent empoché. Le ministre a résumé la situation en des termes incisifs :
« L’escroc ne résout aucun problème… il en crée un autre. »

Cette prise de position intervient alors que les plaintes liées aux « intermédiaires de tribunaux » se multiplient, alimentant une préoccupation croissante, tant sur le plan judiciaire que sur le plan des droits humains, en raison de l’impact corrosif de ce phénomène sur la confiance citoyenne dans la justice.

La déclaration du ministre devrait ouvrir la voie à un débat plus large sur la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle, d’accélérer les réformes structurelles et de lancer des campagnes de sensibilisation afin de prémunir les justiciables contre les mirages entretenus par ces professionnels de l’escroquerie.

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