Les Français redescendent dans la rue ce mardi, pour la 10e journée nationale d’action contre le projet controversé de réforme des retraites, adopté la semaine dernière à l’Assemblée nationale, après l’échec de deux motions de censure contre le gouvernement.
Les protestataires battent le pavé dans plus de 230 manifestations prévues à travers le pays, qui devraient rassembler jusqu’à 900.000 personnes, selon les services de sécurité, tandis que 13.000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour encadrer les différents rassemblements.
Les cortèges de manifestants s’élanceront dans plusieurs villes vers 10 heures, tandis qu’à Paris, la marche partira à 14 heures de la place de la République à la place de la Nation.
La dernière journée de manifestations et de grève, organisée jeudi 23 mars à l’initiative de l’intersyndicale, la neuvième depuis le 19 janvier, avait battu des records de mobilisation avec quelque 3,5 millions de manifestants selon la Confédération générale du travail (CGT) contre 1,08 million selon le ministère de l’Intérieur.
Ce mardi, l’intersyndicale espère mobiliser autant de monde que lors de la dernière journée nationale de mobilisation, alors que le président Emmanuel Macron reste inflexible et dit attendre la décision du Conseil constitutionnel, saisi à la fois par l’opposition et par le Premier ministre Elisabeth Borne.
Pour cette nouvelle journée d’action nationale qui a été précédée d’opérations « coup de poing » et de blocages notamment de routes, d’universités, de zones industrielles et de raffineries à l’heure où les grèves reconductibles touchent de nombreux secteurs , les autorités craignent une forte présence de jeunes dans les rangs des manifestants, dans le sillage des débordements qui ont ponctué les manifestations spontanées ayant suivi le recours de l’exécutif à l’article 49.3 et l’échec des deux motions de censure, mais aussi dans le contexte d’accusations de violences policières en marge des manifestations.
S’il y avait environ 30.000 jeunes dans les rues le 23 mars, leur présence mardi devrait doubler, voire tripler, prévoient les autorités, citées par les médias français.
Comme lors des précédentes mobilisations, le trafic restera « très perturbé » à la SNCF avec la moitié des TER en circulation contre un quart des Intercités dans la journée, tandis qu’en Île-de-France, la RATP prévoit un trafic « perturbé » sur le réseau du métro et « très perturbé » sur le RER.
Dans le ciel, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de revoir leur programme de vols à la baisse jeudi et vendredi. Pour jeudi, la DGAC a demandé l’annulation de 20% des vols à l’aéroport de Paris-Orly et de 25% ce vendredi, soit un vol sur quatre.
La fédération nationale des Ports et Docks CGT a appelé les portuaires et les dockers à une grève de 24 heures, tandis que 30 % des enseignants du primaire seront en grève, selon leur syndicat.
Par ailleurs, la grève des éboueurs se poursuit également dans la capitale. Dans un communiqué de presse publié lundi soir, la Ville de Paris fait état de 7 300 tonnes de déchets non collectés dans les rues, contre 8 000 dimanche et 10 500 vendredi.
