Nabil Benabdellah : Le gouvernement marocain « n’a rien fait » pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens
Le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Nabil Benabdellah, a condamné l’inaction du gouvernement marocain face à la hausse des prix et au mécontentement croissant des citoyens, affirmant qu’il n’a « rien fait » pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens au cours des deux dernières années et demie.
Alors que le gouvernement s’est engagé à sortir un million de familles marocaines de la pauvreté, a souligné M. Benabdellah, les chiffres du Haut Commissariat au Plan (HCP) montrent tout le contraire.
Une étude récente du HCP a révélé que la pauvreté et la vulnérabilité toucheraient 3,2 millions de personnes supplémentaires au Maroc en 2022, en raison de la crise du COVID-19 et de l’inflation. M. Benabdellah a fait ces remarques lors de l’émission « Nouqta Ila Satr », diffusée sur la chaîne de télévision publique marocaine Al Aoula TV le 29 mars.
Alors que d’autres gouvernements ont pris des mesures pour lutter contre l’inflation élevée et modérer la hausse des prix des denrées alimentaires, le gouvernement marocain n’a rien fait, selon M. Benabdellah.
Au lieu de cela, a-t-il ajouté, le gouvernement marocain a utilisé les crises mondiales actuelles, telles que la guerre en Ukraine, la sécheresse et la hausse de l’inflation, pour justifier son incapacité à protéger les Marocains à faibles revenus contre les coûts de la pandémie et des crises énergétiques et alimentaires mondiales.
Benabdellah a souligné que le gouvernement d’Akhannouch n’a pas tenu dix promesses et engagements pris envers les Marocains, notamment la création d’un million d’emplois d’ici 2026, la promesse d’augmenter la croissance économique du pays de 4 %, et le vœu d’augmenter le taux d’emploi des femmes de 20 % à 30 % en 2026, entre autres.
Alors que le gouvernement marocain a promis que la croissance économique du pays atteindrait 4 %, a fait remarquer M. Benabdellah, le taux de croissance enregistré pour 2022 s’est élevé à 1,3 %. « Les prévisions les plus optimistes pour 2023 se situent entre 2 et 2,2 %, mais je ne pense pas qu’elles puissent être atteintes en raison des crises mondiales actuelles », a-t-il déclaré.
Le « manque d’ambition » du gouvernement coûtera au Maroc « 475 milliards de dirhams dans les quatre prochaines années », a-t-il soutenu, affirmant que l’économie marocaine a vu la perte de 24.000 emplois en 2022
« Ils ont dit qu’ils prévoyaient de créer 250 000 emplois par an jusqu’à ce qu’ils atteignent un million en 2026 », a-t-il ajouté. « Si nous continuons à ce rythme, non seulement nous ne parviendrons pas à créer un million d’emplois, mais nous perdrons également des postes de travail. »
Le gouvernement s’est également engagé à faire passer le taux d’emploi des femmes de 20 % à 30 % d’ici 2026, mais le taux d’emploi des femmes a chuté de 17,4 % à 16,4 %, a fait remarquer l’homme politique. Le PPS a rejoint l’opposition lorsque le nouveau gouvernement (dirigé par Aziz Akhannouch) a pris ses fonctions.
Benabdellah a expliqué les raisons de la décision du PPS en disant : « Nous avons quitté le gouvernement en octobre 2019, et lorsqu’il a été formé en 2021, nous avions déjà décidé de ne pas en faire partie, car nous savions que ce gouvernement, compte tenu de sa direction et de sa composition, ne serait pas en mesure de relever les défis actuels. »
Faisant écho à la position de Benabdellah, Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD), a récemment critiqué le gouvernement pour son manque de réactivité face à la flambée des prix des produits de base. Les Marocains ont exprimé leur inquiétude face à l’augmentation sensible des prix des produits alimentaires.
En février 2022, de nombreux Marocains ont manifesté dans plusieurs villes, dont Tanger et Meknès, pour demander au gouvernement de s’attaquer aux prix prohibitifs qui frappent les marchés du pays ainsi qu’aux inégalités sociales.
La ministre de l’économie, Nadia Fettah Alaoui, s’est engagée à lutter contre la hausse continue des prix des denrées alimentaires et a promis une baisse progressive dans le cadre des mesures annoncées pour remédier à la situation.