Mouhamadou Youssifou : le sauvetage ne peut être collectif que par la solidarité et la coopération Sud-Sud
L’interdépendance, la souveraineté et l’émergence de l’Afrique passent nécessairement par son intégration, à travers la mise en œuvre de grands projets multilatéraux communs dans tous les domaines de l’agriculture, de l’énergie, de la pharmacie, de la science, de la technologie et de l’économie, a déclaré le doyen du corps diplomatique africain et ambassadeur du Cameroun au Maroc, Mouhamadou Youssifou.
Dans un discours prononcé à l’occasion de la Journée de l’Afrique, qui coïncide cette année avec le soixantième anniversaire de la libération du continent, M. Youssifou a rappelé les grands projets lancés par le Maroc sur le continent, saluant les « bases solides » de la coopération du Royaume avec les pays africains.
A cet égard, l’Ambassadeur a rappelé l’exemple de l’Office Chérifien des Phosphates qui, en exécution des Hautes Directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a lancé une série de projets d’usines d’engrais dans plusieurs pays africains afin de contribuer à l’amélioration de la productivité et de la production agricoles sur le continent.
Le projet de gazoduc Afrique-Atlantique, qui reliera le Nigeria et le Maroc en passant par les pays d’Afrique de l’Ouest, est également un modèle important pour l’intégration sur le continent, a-t-il déclaré.
Le doyen du corps diplomatique africain a noté que les leçons tirées des contraintes économiques de la crise sanitaire du COVID-19, ou des effets désastreux du conflit armé en Ukraine, appellent à un « véritable changement de paradigme » en Afrique.
La construction de solides chaînes de valeur régionales et de chaînes logistiques continentales est essentielle, a ajouté l’ambassadeur, soulignant la nécessité de « maintenir les efforts de nos partenaires pour réaliser des projets inclusifs tels que des infrastructures routières et des lignes maritimes adaptées à l’intégration de nos régions ».
Il a souligné que « l’interdépendance logique et raisonnable de toutes nos énergies et ressources géographiquement dispersées produira une nouvelle Afrique, l’Afrique que nous voulons », ajoutant que « l’interdépendance et l’interconnexion de nos économies nous rappellent que l’ère de l’unilatéralisme et de l’individualisme est révolue ».
L’ambassadeur a souligné que le sauvetage ne peut être collectif que par la solidarité et la coopération, notamment la coopération Sud-Sud, notant que « cette conviction semble, heureusement, avoir l’engagement de nos dirigeants qui sont conscients des forces du Sud ».
La cérémonie, à laquelle ont assisté des membres du gouvernement marocain, le Haut commissaire aux anciens combattants de la résistance et aux membres de l’armée de libération, Mustapha Al Katiri, et plusieurs ambassadeurs étrangers accrédités auprès du Royaume, a été marquée par la projection d’un documentaire retraçant, témoignages historiques à l’appui, le soutien du Maroc aux mouvements d’indépendance en Afrique.