Dans une sortie médiatique au ton acerbe, Driss El Azami El Idrissi, membre du secrétariat général du Parti de la Justice et du Développement (PJD), a vivement pris pour cible l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), l’accusant de s’être retirée de manière “troublante et suspecte” de l’initiative parlementaire portant motion de censure contre le gouvernement. Il a remis en question la sincérité des motifs invoqués, les qualifiant de “fallacieux” et “dénués de fondement”.
Invité de l’émission “Nokta ila Assatr” diffusée sur la chaîne nationale Al Oula, El Azami a souligné que l’objectif de cette motion était d’ouvrir un débat politique sérieux sur les performances de l’exécutif. Il a précisé que “le but ultime était de retirer la confiance au gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch”. Selon lui, l’initiative avait été lancée de manière concertée par quatre groupes d’opposition, mais son aboutissement nécessitait un quorum légal qui ne pouvait être atteint sans une coordination étroite entre les forces concernées.
C’est dans ce contexte qu’El Azami s’est dit profondément interloqué par ce qu’il a décrit comme “un retrait étrange et entaché de soupçons” de la part du groupe socialiste, effectué un vendredi, soit à la veille d’une réunion cruciale prévue le dimanche pour finaliser les modalités d’action commune. Il s’est interrogé, à haute voix, sur l’autonomie de décision de l’USFP, insinuant que des pressions externes ou des compromis inavoués pourraient avoir influencé ce retrait.
Adoptant un ton résolument offensif, El Azami a lancé : “Soit le groupe et son parti ont perdu leur souveraineté décisionnelle — ce qui est gravissime —, soit il y a eu marchandage politique… ou peut-être les deux à la fois.” Il a clairement désigné la direction de l’USFP comme cible de ses propos, l’accusant de manquer de sérieux dans la gestion du travail parlementaire commun au sein de l’opposition.
Le dirigeant du PJD n’a pas non plus caché que la première tentative de motion de censure avait été, selon lui, instrumentalisée par certains acteurs pour faire pression en faveur d’un remaniement gouvernemental. “Quand la deuxième initiative a vu le jour, nous avons cru que la leçon avait été retenue, mais les faits prouvent le contraire”, a-t-il ajouté.
Ces déclarations enflamment davantage les dissensions internes à l’opposition parlementaire, soulevant des interrogations sérieuses quant à sa capacité à coordonner ses actions et à parler d’une seule voix. En s’accusant désormais mutuellement, ses composantes semblent fragiliser l’idée même d’une motion de censure unifiée contre le gouvernement, mettant en péril sa crédibilité face à l’opinion publique.