Miraoui : La moitié des étudiants marocains quittent l’université sans diplôme et 27,2% des diplômés sont au chômage
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, a révélé lors d’une récente réunion tenue le groupe thématique sur « Discussion et évaluation des politiques publiques sur les questions d’éducation, de formation et de réforme » à la Chambre des conseillers, révélant des données inquiétantes concernant la situation des étudiants marocains.
Selon Miraoui, la moitié des étudiants quittent l’université sans obtenir de diplôme, et pour ceux qui ont réussi à obtenir leur diplôme et des diplômes universitaires, le taux de chômage parmi eux a atteint 27,2%, divisé en 18,7% pour les institutions à accès ouvert et 8,5% pour les institutions à accès limité.
Le responsable gouvernemental a attribué cette situation préoccupante au manque de compétences linguistiques, horizontales et numériques des diplômés, ce qui rend difficile leur intégration sur le marché du travail et exacerbe ainsi les taux de chômage.
Il a ajouté que le taux de supervision pédagogique est inférieur aux normes internationales, notant qu’il y a en moyenne un enseignant pour environ 120 élèves dans des établissements à polarisation ouverte, contre 25 enseignants en Turquie et 45 en Inde. Il a révélé que cette situation pourrait s’aggraver après le départ à la retraite des enseignants-chercheurs, que ce soit à court ou moyen terme.
Miraoui a déclaré que la recherche scientifique souffre de ressources allouées et d’un manque de coordination, notant que le budget alloué aux programmes de recherche scientifique et technique représente 1,6% du budget total pour les années 2021 et 2022. Le nombre de chercheurs au Maroc ne dépasse pas 1. 708 par million d’habitants, contre 2. 916 pour le Brésil et 1. 772 pour la Tunisie, a ajouté le même responsable gouvernemental.
Les observateurs estiment que le phénomène du décrochage universitaire est lié aux collèges qui attirent un grand nombre d’étudiants, comme les facultés de droit, d’arts, d’économie et de sciences, alors que le phénomène est limité dans les autres collèges.
Les diplômés universitaires ont souligné que la question de l’orientation affecte le parcours de l’étudiant à l’université, car de nombreux étudiants choisissent une majeure universitaire spécifique sans conviction ni désir, de sorte qu’un effort et une coopération accrus doivent être faits entre les académies d’enseignement et les universités au niveau de chaque entité pour permettre aux étudiants de choisir la spécialisation qui convient à leurs qualifications.
La même source poursuit que la question de la langue d’enseignement (enseigner certaines personnes en français à l’université) est un obstacle pour les étudiants et pousse certains d’entre eux à quitter l’université sans avoir terminé le parcours scientifique.
Selon le rapport présenté par le ministre de l’Enseignement supérieur devant le Conseil supérieur de l’éducation et de la formation, le plan de réforme repose sur un certain nombre d’orientations visant à réformer les systèmes de licence, de maîtrise et de doctorat et à encourager la recherche scientifique et l’innovation.
Dans le cadre de ce plan, l’université travaillera à créer de nouvelles voies qui répondent aux besoins des secteurs nationaux et productifs des cadres et des compétences.