Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Azeddine Midaoui, a réaffirmé son engagement en faveur du projet de formation hybride, qu’il considère comme une solution concrète aux problèmes d’encombrement des universités et à la dégradation des conditions de travail dans le secteur.
S’exprimant devant la Commission de l’éducation, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, dans le cadre de la présentation du budget de son département, le ministre a estimé que « le véritable enjeu n’est plus le diagnostic, mais la mise en œuvre effective de la réforme ». Il a toutefois reconnu que ce processus demeure freiné par certaines résistances internes.
Selon Midaoui, la mise en place de la formation hybride varie d’un établissement à l’autre : certaines universités se limitent pour l’instant aux cycles de master et de doctorat, tandis que d’autres adoptent une approche plus globale. « Ce décalage est normal à ce stade », a-t-il expliqué, avant d’annoncer que le ministère accompagnera les universités pour harmoniser les standards et les mécanismes de mise en œuvre, dans le respect de leur autonomie et du principe d’équité territoriale.
Le ministre a également révélé que certaines universités génèrent des revenus importants grâce aux formations destinées aux fonctionnaires, atteignant parfois 13 milliards de centimes, alors que l’apport du ministère ne dépasse pas 4 milliards en matière d’investissement et de fonctionnement.
Midaoui estime que la formation hybride, fondée sur la qualité, la souplesse et la souveraineté académique, pourrait permettre de réinvestir ces ressources dans l’université publique et d’offrir aux enseignants une rémunération plus juste, afin de limiter leur recours au secteur privé ou à des employeurs aisés – ironiquement qualifiés de « Moul Chkara ».
Le ministre a tenu à rassurer sur le fait que le contenu pédagogique du programme reste identique à celui de la formation classique et que la réforme ne remet pas en cause la gratuité de l’enseignement supérieur. L’objectif, selon lui, est d’améliorer les conditions de travail des enseignants et de renforcer l’attractivité de l’université publique.
« De nombreux enseignants ont quitté l’université. Il faut leur redonner envie de revenir, en valorisant leur mission et en leur offrant de véritables incitations », a-t-il souligné. Midaoui voit dans cette réforme une occasion de moraliser le système et de réhabiliter le rôle du professeur-chercheur.
Sur le plan de la recherche, le ministre a reconnu que tous les enseignants ne sont pas impliqués dans la production scientifique. Il a plaidé pour des réformes progressives destinées à stimuler la recherche et à améliorer la performance académique, rappelant que de nombreux universitaires ne dirigent pas de thèses ni ne publient de travaux scientifiques.
Concernant la gouvernance, Midaoui a rappelé que l’action de l’Inspection générale du ministère se limite au contrôle interne du département. Les universités publiques, quant à elles, relèvent du contrôle de la Cour des comptes, de l’Inspection générale des finances et du ministère public. Il a précisé qu’il n’est pas légalement possible pour le ministère de dépêcher de sa propre initiative une mission d’inspection dans un établissement universitaire.
En conclusion, Azeddine Midaoui a réaffirmé que la formation hybride représente une démarche structurante visant à moraliser l’espace universitaire, renforcer l’autonomie institutionnelle et restaurer la confiance dans la réforme du système d’enseignement supérieur, tout en assurant l’équité territoriale et la qualité académique.






