Le Maroc et le Japon ont signé, un procès-verbal de concertation relatif à un projet de gestion intégrée des sédiments dans les retenues de barrages, doté d’une enveloppe budgétaire de 5 millions de dollars. La cérémonie s’est tenue au siège de la Direction générale de l’hydraulique à Rabat.
Le document a été paraphé par M. Abdelaziz Zerouali, directeur général de l’hydraulique au ministère de l’Équipement et de l’Eau, et M. Tomoyuki Kawabata, représentant résident de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) au Maroc, en présence de plusieurs partenaires institutionnels.
Selon le ministère, ce projet, qui s’étendra sur quatre années, ciblera principalement les bassins de la Moulouya et du Sebou, confrontés à une accumulation massive de vases dans les réservoirs. Ces dépôts entraînent une perte annuelle estimée à 50 millions de mètres cubes de capacité de stockage.
Le programme prévoit un appui technique et un accompagnement spécialisé, ainsi que la formation de cadres aux outils de suivi des sédiments et aux technologies modernes de dragage et de valorisation des dépôts. Il inclut également l’acquisition d’équipements innovants, de logiciels spécialisés et de cartographies satellitaires, en plus de la réalisation d’études approfondies sur les bassins, dont les recommandations seront appliquées dans un bassin pilote afin d’évaluer l’efficacité des interventions.
Pour la première fois, le Maroc sera doté d’équipements de pointe permettant de mesurer avec précision les quantités de matières solides charriées vers les barrages. Cette initiative s’inscrit dans une approche alliant science et technologie, tout en intégrant les dimensions environnementales et sociales, avec une attention particulière portée à l’autonomisation des femmes, en cohérence avec les stratégies nationales de sécurité hydrique.
Dans une déclaration à la presse, un expert environnemental a souligné que ce projet contribuera à restaurer la capacité de stockage des barrages, à améliorer les ressources en eau et les réseaux d’irrigation, et, partant, à renforcer la stabilité de la production agricole. Il a rappelé qu’un traitement précoce des sédiments permet de réduire les coûts de maintenance à long terme, ceux-ci pouvant atteindre jusqu’à 70 dirhams par mètre cube pour le curage des petits barrages.
Cependant, l’expert a mis en garde contre certains effets environnementaux potentiels, précisant que le dragage pourrait libérer des polluants piégés dans les sédiments, tels que les métaux lourds et les résidus chimiques issus d’activités agricoles ou industrielles, ce qui risquerait d’affecter la biodiversité dans les écosystèmes avoisinant les barrages.