Maroc-Bretagne : l’Université Ibn Tofail prend part à une rencontre scientifique à Cambridge

La diplomatie ne se limite plus aux chancelleries ni aux communiqués officiels, à l’ère de la mondialisation du savoir, l’université s’impose désormais comme un acteur stratégique de la construction des relations internationales, de la production des récits et de la consolidation des images nationales. C’est dans cette perspective que s’inscrit la participation remarquée de l’Université Ibn Tofail de Kénitra à la conférence internationale organisée par l’Université de Cambridge, consacrée aux relations maroco-britanniques — une rencontre scientifique de premier plan dans le paysage de la diplomatie académique marocaine.

Loin d’être un simple rendez-vous académique, cette conférence a constitué un moment privilégié de réflexion collective sur la profondeur historique et culturelle des relations entre le Maroc et la Grande-Bretagne. Adoptant une approche résolument pluridisciplinaire, les travaux ont croisé les regards de l’histoire, des études médiatiques, des récits de voyage et de la diplomatie culturelle, offrant ainsi une lecture renouvelée de ce partenariat ancien.

La rencontre a réuni une élite d’universitaires et de chercheurs marocains aux côtés de leurs homologues britanniques issus d’institutions prestigieuses telles que Cambridge, Oxford et Édimbourg. Cette diversité académique a conféré aux débats une richesse analytique notable, tout en ouvrant de nouvelles perspectives de coopération scientifique et intellectuelle entre les deux Royaumes.

Dans ce contexte, le professeur Mhammed Hamouche a souligné que de telles initiatives
« illustrent la transformation de l’université en un acteur central de la diplomatie culturelle, et démontrent que la recherche scientifique est devenue l’un des canaux les plus efficaces du soft power pour défendre les causes nationales et construire une image équilibrée du Maroc à l’international ».
Il a également rappelé que les relations maroco-britanniques « ne relèvent nullement de la conjoncture, mais s’inscrivent dans une longue histoire d’échanges diplomatiques et intellectuels ».

Pour sa part, le docteur Amine Sossi Alaoui, coordinateur de la conférence, a précisé que l’organisation de cette rencontre scientifique « s’inscrit dans une vision académique visant à valoriser la mémoire partagée entre le Maroc et la Grande-Bretagne, et à relire cette histoire commune en dehors des schémas stéréotypés et des approches unilatérales ». Il a ajouté que l’objectif était également « d’ouvrir un débat scientifique sur le rôle des médias, de la culture et des récits de voyage dans la construction des représentations réciproques entre les peuples ».

La présence marocaine, incarnée notamment par l’Université Ibn Tofail, au sein d’un espace académique aussi emblématique que Cambridge, témoigne d’une conscience accrue de l’importance de la diplomatie académique en tant que « levier stratégique pour renforcer la visibilité du Maroc dans les forums universitaires internationaux et mettre en lumière la richesse de son héritage historique et culturel ».

Au fil des interventions, les échanges ont abordé des thématiques aussi variées que la puissance intelligente et la diplomatie du futur, l’intelligence culturelle et le partage des savoirs comme instruments de soft power, les représentations de soi et de l’autre dans la littérature de voyage maroco-britannique, les missions éducatives marocaines vers la Grande-Bretagne durant la dynastie alaouite, ainsi que le rôle du dialogue culturel et médiatique dans le renforcement des partenariats bilatéraux.

En outre, le savoir et la recherche scientifique s’affirment comme des outils diplomatiques à part entière, capables de bâtir des passerelles durables entre les nations. À travers cette dynamique, l’université marocaine se positionne comme une véritable force de proposition, au service du dialogue civilisationnel et du plaidoyer intelligent pour les intérêts nationaux, notamment au sein des arènes académiques internationales les plus prestigieuses, à l’image de l’Université de Cambridge.

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