Le gouvernement marocain s’était engagé à baisser les prix des produits de base avant le Ramadan. Pourtant, une semaine après le début du mois sacré, les citoyens marocains continuent d’exprimer massivement leurs inquiétudes face à la crise du coût de la vie.
Les prix des denrées alimentaires essentielles ont suscité des inquiétudes et de la frustration parmi les citoyens, dont beaucoup ont renoncé à acheter certains produits en raison de la flambée des prix.
Les prix de certains produits ont triplé, laissant les consommateurs perplexes et incertains quant à l’évolution prochaine de la situation. Cette pénible crise du coût de la vie dure depuis plusieurs mois et s’est aggravée pendant le mois sacré du Ramadan.
Les prix du poivre vert sont passés de 6 à 9 dirhams à 20 dirhams, tandis que les prix des pommes de terre et des oignons ont augmenté à plus de 18 dirhams et 14 dirhams respectivement.
Les citoyens marocains se sont rendus sur les réseaux sociaux pour dénoncer le manque d’intérêt du gouvernement face à cette crise des prix décourageante. En réponse, le gouvernement a soit rassuré les Marocains en leur disant qu’il interviendrait bientôt pour faire baisser les prix, soit demandé aux citoyens de faire preuve d’indulgence en attribuant la hausse des prix à des perturbations sur le marché mondial.
Une commission interministérielle de haut niveau a tenu jeudi à Rabat sa deuxième réunion au ministère de l’Intérieur, discutant de la nécessité de surveiller les prix des denrées alimentaires de base.
La délégation interministérielle comprenait les ministres de l’intérieur, de l’économie, de l’agriculture, de l’énergie et de l’industrie. Commentant la situation, le ministre de l’Agriculture, Mohamed Seddiki, a attribué les hausses de prix au coût élevé de la production et aux défis météorologiques, entre autres facteurs.
M. Seddiki a également exhorté les Marocains à être patients, promettant que le pays connaîtra une baisse significative des prix au cours de la saison printanière, qui devrait coïncider cette année avec une saison de récolte abondante pour les producteurs de légumes tels que les tomates et les pommes de terre.
Le ministre de l’agriculture a également rappelé les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la crise des prix, notamment l’interdiction d’exporter des tomates pendant plusieurs semaines.
Le ministre de l’industrie, Riyad Mezzour, a également fait part de l’engagement de son ministère à continuer de contribuer aux efforts de lutte contre la crise. Il a déclaré que les prix de certains produits resteront inchangés dans les semaines et les mois à venir, tandis que les prix de certains produits, dont les tomates, baisseront considérablement.
Pour sa part, la ministre de l’économie Nadia Fettah Alaoui a suggéré que les efforts du Maroc pour approvisionner suffisamment les marchés à travers le pays avec des produits qui sont largement consommés pendant le mois de Ramadan pourraient avoir un impact positif sur les prix de ces marchandises. « Le volume de production attendu dans les prochains jours aura certainement un impact positif sur les prix », a-t-elle déclaré.
De son côté, la ministre de l’énergie, Leila Benali, a commenté la situation en soulignant que la réunion du comité interministériel a été marquée par « l’évocation des réformes structurelles nécessaires pour résoudre les problèmes de la hausse des prix ». Elle a également commenté les produits énergétiques en soulignant que les réserves existantes permettent de couvrir les besoins énergétiques pour plus de 40 jours.
Ces déclarations des ministres interviennent dans un contexte de critiques de la part des Marocains ordinaires et des politiciens de l’opposition.
Au cours des dernières semaines et des derniers jours, plusieurs partis politiques ont condamné l’apparente inaction du gouvernement alors que les ménages marocains continuent de lutter contre la flambée des prix.
Ce jeudi, Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), a accusé le gouvernement de « ne rien faire » pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens marocains.
M. Benabdallah a également dénoncé le fait que le gouvernement justifie son manque de réactivité et son incapacité à protéger le pouvoir d’achat des ménages marocains en invoquant les répercussions persistantes des crises mondiales comme la guerre en Ukraine et la pandémie du COVID-19.