Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation a annoncé, dans une décision publiée récemment au Bulletin officiel, la suppression des mémoires traditionnels de licence et de master, désormais remplacés par des stages en milieu professionnel au sein d’entreprises, d’institutions ou d’administrations.
Selon le ministre Azeddine El Midaoui, les étudiants devront effectuer un stage pratique au sein d’un organisme réel, expérience qui donnera lieu à la rédaction d’un rapport détaillé retraçant leur parcours, les compétences acquises et les enseignements tirés de cette immersion. Chaque étudiant sera encadré à la fois par un enseignant de l’université et par un superviseur au sein de la structure d’accueil, afin de garantir un accompagnement équilibré entre rigueur académique et formation professionnelle.
Cette initiative vise, selon le ministère, à renforcer la dimension appliquée et pratique de l’enseignement supérieur marocain. L’objectif affiché est de mieux préparer les diplômés aux exigences du marché du travail en leur offrant une expérience directe du monde professionnel et de ses dynamiques. Elle entend également réduire le décalage entre la formation universitaire et les besoins réels des secteurs socio-économiques, souvent pointé comme l’un des freins majeurs à l’insertion des jeunes diplômés.
Si cette mesure est perçue comme une étape décisive pour rapprocher l’université de l’entreprise et renforcer l’employabilité des jeunes, plusieurs observateurs s’interrogent déjà : ce changement constituera-t-il une véritable rupture qualitative dans la préparation des étudiants, ou ne sera-t-il qu’une réforme de plus dans un système qui peine à trouver son équilibre ?