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L’immigration Africaine : entre le rejet et la reconnaissance

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Depuis deux jours, l’arrivée des flux migrants subsahariens en Tunisie fait la une des médias et des réseaux sociaux. Une réaction comme réponse aux déclarations du président tunisien et qui va plus loin pour devenir une menace pour tous les pays du Maghreb.

En effet, que ce soit en Tunisie, en Algérie, au Lybie ou encore au Maroc, le problème de l’immigration des subsahariens est devenu à l’ordre des débats des sujets soulevés si bien par les responsables gouvernementaux que des ONG, dans l’absence cependant d’aucune réaction des gouvernements de leurs pays d’origine.

Cette migration, qui n’exclut cependant pas les maghrébins eux-mêmes dans le contexte de cette délocalisation du sud vers le nord, est de plus en plus contestée par les populations des pays d’accueil, qui au départ, avaient tendu la main à ces clandestins et leur avaient réservé un bon accueil. Une attitude qui a changé au fil du temps avec surtout la fermeture des frontières européennes et la prise des mesures très sévères par les pays de l’Union européenne à l’égard de cette immigration clandestine, qui d’ailleurs a fait l’objet de longs débats et programmes des différents spécialistes des droits de l’homme et des migrants et refugiés.

A cet égard, le Maroc a été un bon exemple dans le traitement de ces immigrants subsahariens par l’adoption d’un système de régularisation et par conséquent d’intégration des migrants qui remplissaient les conditions de la loi de régularisation. Lorsque d’autres attendent toujours leur tour pour être régularisés. Cependant, dans cette attente, le nombre des immigrants ne fait qu’augmenter pour devenir une lourde charge si bien pour les gouvernements que pour les populations locales. De nouveaux venus qui sillonnent les rues en tendant la main et parfois en usant de la violence et de l’intimidation au cas de refus du citoyen de leur donner une pièce.

C’est au fait un drame humain vécu au jour le jour par une jeunesse qui ne sait quoi faire de sa vie et de son destin. Une jeunesse africaine déchirée entre le rejet et la reconnaissance que ce soit dans son pays d’origine ou ailleurs. Sous cette double humiliation, le clandestin se transforme en un paria ou plus exactement un exclu de la société et agit à sa guise, défiant ainsi les mœurs et les traditions du pays d’accueil et menant une lutte pour survivre.

Survivre, tel est donc le dernier point de chute auquel arrive un clandestin subsaharien dans les pays d’accueil tout en se trouvant au milieu de ses soi-disant frères et sœurs, venus de différents pays du continent. Des jeunes qui squattent un peu partout et vivent de la plus misérable des manières tout en attendant un miracle qui n’aura jamais lieu : celui de la délivrance de la pauvreté et de la frustration.

Or, si ce miracle est tant désiré, les subsahariens réagissent comme s’ils sont les maitres du sol et c’est ce qui complique leur situation. Par l’occupation du domaine et des lieux publics comme c’est le cas au Maroc et plus exactement à Casablanca, la gare routière Ouled Ziyane, le tramway et autres endroits, passant par des locations des maisons qui restent impayées et qui servent de niche pour plusieurs d’entre eux, le mécontentement de la population devient de plus en plus  revendiqué auprès des autorités pour intervenir, pire encore, des affrontements violents entre les habitants et les immigrants éclatent et peuvent causer des dégâts sérieux pour les deux parties.

C’est donc un problème crucial qui ne fait que se compliquer davantage et surtout après ce que la Tunisie vient de vivre il y a un jour, des post sur les réseaux sociaux revendiquent cette Afrique noire tout en excluant toute la race blanche. Des menaces qui font certes peur et nous obligent à nous poser maintes questions sur le sort du continent, dans une conjoncture très difficile et qui exige entre-autre une solidarité intercontinentale pour faire face à ce néocolonialisme qui se joue par les grandes puissances qui veulent se partager les richesses de cette Mama Africa.

A cet effet, le problème de l’immigration africaine ne peut se régler que si les gouvernements africains se rassemblent et travaillent ensemble sur cette question de mobilité humaine forcée, due à plusieurs facteurs dont l’insécurité, la guerre sur les frontières, le manque d’opportunité d’embauche, les séquestrations liées au culte… tous ces facteurs doivent être analysés avec soin par l’Union africaine dans un sommet qui sera dédié à la question de l’immigration pour trouver des solutions adéquates pour cette jeunesse qui est décidée à aller au-delà de la logique humaine tant qu’elle se voit rejetée par son propre pays et par les autres.

ML

 

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