Selon la radio internationale allemande Deutsche Welle (DW), l’Allemagne projette d’importer jusqu’à 70% de ses besoins en hydrogène dans le cadre de son plan visant à éliminer son empreinte carbone d’ici 2045. Cette stratégie implique une transition progressive des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables et une amélioration de l’efficacité énergétique.
Le secrétaire d’État au ministère allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), Jochen Flasbarth, a indiqué que «au moins 50 à 70%» de l’hydrogène nécessaire devront être importés, soulignant que contrairement aux combustibles fossiles, l’économie de l’hydrogène offre un large choix de pays fournisseurs potentiels. Le Maroc se positionne justement comme un acteur majeur dans ce domaine, et des projets d’hydrogène sont en cours de développement en partenariat avec le Royaume, mais aussi le Brésil, la Tunisie, l’Algérie, la Namibie et l’Afrique du Sud. Au Maroc, la première installation d’hydrogène vert à grande échelle en Afrique devrait être opérationnelle d’ici 2026.
Le BMZ a déjà investi 270 millions d’euros pour stimuler les investissements dans ces pays partenaires, et on estime que cela se traduira par 1,3 milliard d’euros d’investissements lorsque le secteur privé s’engagera aux côtés du gouvernement allemand.
L’hydrogène pourrait jouer un rôle essentiel dans les secteurs où la décarbonation est complexe, notamment dans les industries à forte intensité énergétique telles que la production d’acier, de produits chimiques et de ciment, ainsi que dans le transport aérien et maritime. Par ailleurs, la stratégie nationale allemande de l’hydrogène, mise à jour récemment, inclut désormais des domaines d’utilisation tels que le transport et le chauffage résidentiel, ce qui devrait augmenter la demande. D’ici 2030, la consommation d’hydrogène en Allemagne pourrait atteindre 130 térawattheures, soit plus d’un cinquième de la consommation totale d’électricité du pays en 2021, selon l’AGEB, un groupe de recherche sur le marché de l’énergie.
Le transport de l’hydrogène est un autre enjeu majeur en Allemagne. Pour le transporter en toute sécurité, il doit être converti en une forme plus stable. Ainsi, l’Allemagne prévoit de transformer les terminaux actuels traitant le gaz naturel liquide (GNL) pour cette fin. Les pipelines sont également envisagés, et un réseau dédié de 4 500 kilomètres de tuyaux existants et nouveaux devrait être mis en place d’ici 2028, reliant tous les principaux centres de production, d’importation et de stockage aux clients concernés d’ici 2030.