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Les techniciens du Maroc en grève nationale et prêts à intensifier leur mobilisation

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L’Instance nationale des techniciens du Maroc a annoncé la poursuite de ses mouvements de protestation et de son programme de lutte, qui comprend une série de grèves nationales s’étendant jusqu’en octobre 2025. Cette annonce fait suite à la décision de l’Instance d’organiser une grève nationale les jeudi 27 et vendredi 28 mars 2025, une action perçue comme un avertissement ferme adressé au gouvernement pour répondre aux revendications de cette catégorie professionnelle.

Dans un communiqué, l’Instance a appelé l’ensemble des techniciens et techniciennes à travers le pays à une mobilisation massive, soulignant l’importance d’un engagement continu dans les actions de protestation à venir. La décision d’intensifier les mouvements de contestation intervient immédiatement après la publication de la loi sur la grève au Bulletin officiel, le lundi 24 mars 2025. Selon l’Instance, cette loi, qui entrera en vigueur le 24 septembre 2025, constitue une restriction inquiétante du droit constitutionnel à la grève et suscite de vives objections au sein de plusieurs catégories professionnelles, y compris les techniciens.

L’Instance considère cette nouvelle réglementation comme une atteinte aux droits fondamentaux des travailleurs et affirme sa détermination à poursuivre son combat jusqu’à l’obtention de garanties pour une liberté syndicale effective.

L’Instance nationale des techniciens insiste sur la légitimité de ses revendications, qui ne sont pas nouvelles mais le résultat de décennies de marginalisation et d’exclusion. Parmi les principales revendications figure l’ouverture d’un dialogue sérieux avec le gouvernement et le ministère de la Fonction publique pour identifier des solutions urgentes aux problématiques rencontrées par cette catégorie. Elle réclame également la restitution des sommes déduites des salaires des techniciens ayant pris part aux grèves précédentes, considérant ces ponctions comme injustifiées et abusives.

Un des axes majeurs des revendications concerne la réforme du statut des techniciens, notamment celui des cadres techniques inter-ministériels. L’Instance demande une refonte conforme aux propositions soumises, garantissant des conditions de travail adéquates et une amélioration du niveau de vie des techniciens. Elle plaide pour l’intégration de ces ajustements dans les statuts des différentes administrations, y compris l’Éducation nationale, la Santé, les collectivités territoriales, l’Enseignement supérieur, l’Agriculture et d’autres secteurs stratégiques.

L’Instance exige également la suppression des échelles 8 et 9 pour les techniciens, avec leur intégration directe dans l’échelle 10 (Technicien d’État), afin de garantir une égalité entre les fonctionnaires du secteur public. Elle milite pour la création de deux grades supplémentaires pour les techniciens principaux de deuxième et première classe, assortis d’indices de rémunération plus justes en adéquation avec la législation de la fonction publique.

En matière de rémunération, les techniciens réclament une revalorisation salariale et un système de primes plus équitable, en accord avec le principe de justice salariale. Ils dénoncent les écarts de rémunération entre les différents secteurs et appellent à une harmonisation des indemnités entre les administrations publiques et les collectivités territoriales, avec une augmentation significative des primes pour garantir un niveau de vie décent.

L’Instance dénonce également le système de promotion actuel, jugé désavantageux, et plaide pour une réforme en profondeur. Elle demande notamment l’uniformisation des critères de promotion entre tous les secteurs et la réduction de la durée requise pour l’avancement via les examens de compétence professionnelle, la ramenant de six à quatre ans.

Elle exige par ailleurs la régularisation administrative et financière des diplômés en techniques issus de différentes institutions, y compris ceux formés par les ministères de l’Intérieur, de l’Habitat et des Statistiques, et qui, selon elle, ont été marginalisés pendant des décennies.

Face à ces revendications, l’Instance nationale des techniciens prévient qu’elle est prête à intensifier ses actions si ses doléances restent lettre morte. De nouvelles grèves et manifestations à grande échelle pourraient être organisées dans les semaines et mois à venir.

Elle insiste sur le fait que son combat ne se limite pas à une amélioration des conditions salariales, mais s’inscrit dans une lutte plus large pour la justice sociale et l’égalité des droits pour les techniciens marocains, acteurs clés du bon fonctionnement des administrations et services publics.

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