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Les services secrets algériens de plus en plus affaiblis au Mali

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Il semble que la situation au Mali est de plus en plus complexe pour les services secrets algériens qui ont eu une grande influence autrefois dans le pays. Avec les mouvements Touaregs de plus en plus puissants dans le sud du pays, l’Algérie cherche par tous les moyens à renouer des relations avec la junte au pouvoir pour préserver sa position dans le pays en particulier et au Sahel en général. `

Une dure tâche qui a conduit le président A. Teboune à remplacer son chef de la diplomatie Ramtane Lamamra par Ahmed Attarf le 16 mars de cette année. Un nouveau chef des renseignements algériens qui a pour mission de trouver des solutions à cette déclinaison de l’influence algérienne dans les affaires du Mali lorsque le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta s’accroche à son principe qui est « les problèmes du Mali se traitent au Mali ».

Or, le dossier malien sert aussi de levier diplomatique, particulièrement dans le rapprochement avec la France. Le patron de la DGDSE a ainsi été incité par le chef de l’État à renouer avec son homologue des services français de la DGSE, Bernard Emié, avec qui il a consolidé́ une relation qui résiste aux fréquentes tensions diplomatiques entre les deux pays.

Mais avant de confier cette mission à la DGDSE, le dossier malien a été confié à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) puis à la Direction générale de la lutte contre la subversion (DGSL) pour finir entre les mains de la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE) à côté de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) qui s’occupe principalement du contrôle des frontières méridionales et disposent d’attachés de défense à l’ambassade de Bamako.

A cet effet, la DGDSE a pu compter sur des agents qu’il avait placés dans plusieurs villes du Mali pour maintenir l’influence de l’Algérie sur les parties en particulier l’axe reliant Tamanrasset à Gao via Kidal. Ce corridor structurant de la politique sahélienne de l’Algérie, s’articule autour de la route RN1 et, dans une moindre mesure, avec l’incertain projet de gazoduc transsaharien.

Il s’avère donc les enjeux politiques au Mali, avec la junte de plus en plus hostile à toute intervention étrangère, à la recomposition des Touaregs dans le sud et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), ainsi que d’autres organisations islamistes influentes au Mali, le rôle de l’intelligentsia algérienne est dans une position de plus en plus faible malgré l’accord pour la paix et la réconciliation (APR) au Mali signé à Alger en 2015. Un accord à travers lequel les responsables algériens se sont faits piéger puisqu’il inclut le respect des entités réclamant leur indépendance. De ce fait l’Algérie est entre le four et le moulin, c’est-à-dire entre Bamako et Kidal.

Un choix très difficile face à la montée en puissance de Niamey qui espère gérer les Touaregs, conscients de ce que l’APR leur garantit comme avenir que ce soit avec l’ONU ou l’UA. C’est donc un coup fatal pour la DGDSE algérienne qui perd des points dans sa gestion du dossier malien.

ML avec Africa intelligence

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