Les séries de Ramadan se heurtent à une vague de sarcasmes et à des critiques étendues. Avant l’avènement du mois sacré, les chaînes télévisées marocaines avaient dévoilé leur programmation ramadanesque, fondée essentiellement sur des séries dramatiques conçues pour captiver les foyers du royaume.
Cependant, dès le lancement de ces séries, les réseaux sociaux ont été envahis par une avalanche de critiques, tant à l’encontre des producteurs et réalisateurs que des acteurs impliqués dans ces œuvres.
Parmi les productions ayant le plus suscité la polémique dès les premiers jours de ce Ramadan, se trouve la série Al-Dam Al-Mashrouk, qui réunit une pléiade d’acteurs marocains, dont les figures les plus en vue sont Donia Boutazout, Abdallah Didane, Mohamed El Khayari, entre autres.
Boutazout a particulièrement essuyé le feu des reproches en raison du rôle qu’elle a tenu, et des messages véhiculés par l’œuvre – le plus marquant étant sans doute son geste de sacrifier un mouton, acte que nombreux commentateurs ont jugé contraire aux préceptes de la charia.
Par ailleurs, nombreux furent ceux qui établissaient un parallèle entre la série marocaine et les productions égyptiennes traitant de « la brutalité », considérant qu’il s’agissait d’une réplique conforme à la dramaturgie égyptienne, surtout au vu de l’apparition de Boutazout dans des scènes susceptibles de compromettre la sensibilité d’un public juvénile.
Certains internautes en vinrent même à réclamer le boycott des œuvres artistiques diffusant des concepts en décalage avec les valeurs sociétales marocaines, particulièrement dans un contexte où se multiplient des délits analogues et des comportements nuisibles à la jeunesse.
Un activiste commentait d’ailleurs : « Allez, organisez des ateliers éducatifs et de sensibilisation pour les enfants, les adolescents et les jeunes, et tâchez de contribuer modestement à l’édification de la société en offrant un modèle exemplaire… Puis surgit une scène imprévue, aux conséquences dévastatrices… Pardonnez-moi, mais cela est inacceptable… Il s’agit d’une culture étrangère imposée, qui n’est nullement de l’art… Nous, Marocains, disons non à la subversion. »
Un autre soulignait quant à lui : « Il est impératif que la production artistique – qu’elle soit cinématographique ou télévisuelle – transmette son véritable message à la société, que chaque œuvre, qu’il s’agisse d’un film ou d’une série, se fasse le miroir des maux sociaux et propose, au fil d’un enchaînement dramatique captivant, des remèdes aux fléaux tels que la propagation de la drogue, le divorce, la fraude dans les produits et l’immigration. »
Il semblerait que l’épidémie de « brutalité », qui sévit dans le cinéma égyptien, ait trouvé un exutoire pour se propager dans le marécage de médiocrité inauguré par des séries marocaines diffusées sur les chaînes publiques, financées par des milliards de deniers publics.
D’autre part, le critique artistique Abdel Karim Wakrim a vivement critiqué la prestation de l’actrice marocaine Donia Boutazout, qui figure cette année dans quatre productions ramadanesques.
Dans une publication sur Facebook, commentant son apparition dans une autre série où elle incarne le rôle d’une femme d’affaires, Wakrim écrivait : « La performance de Donia Boutazout est pour le moins chaotique ; elle interprète désormais le rôle d’une femme d’affaires comme si elle incarnait un personnage bédouin… Ses mimiques désordonnées, sa démarche maladroite témoignent d’une interprétation tout sauf maîtrisée. »