Les pharmacies du Maroc organisent ce jeudi une grève nationale de 24 heures en réponse à l’inaction du gouvernement dans la mise en œuvre de ce que les activistes considèrent comme des réformes nécessaires.
Un groupe de syndicats de pharmaciens et de groupes de travailleurs a annoncé cette grève de 24 heures en mars dernier. Cette grève fait suite à une série de négociations entre les syndicats de pharmaciens et le ministre de la santé, Khalid Ait Taleb.
Le 7 avril, M. Ait Taleb a reçu les syndicats pour discuter de plusieurs problèmes, notamment des réformes demandées par les pharmaciens et du récent rapport de la Cour des comptes.
Un rapport de la Cour a exhorté le gouvernement à intervenir et à s’attaquer au problème des prix élevés des médicaments, soulignant que certains médicaments sont surévalués en partie à cause des marges bénéficiaires élevées qui atteignent 57 %.
Le rapport rappelle les politiques gouvernementales visant à réduire les prix des médicaments. Malgré ces politiques, plus de 44 types de médicaments ont vu leur prix augmenter, tandis que 61 % n’ont pas été touchés.
Le rapport a suscité l’émoi et la frustration des pharmaciens, qui ont nié avoir enregistré des marges bénéficiaires élevées sur les ventes de médicaments. Les professionnels du secteur ont fait valoir que les marges bénéficiaires figurant dans le rapport incluaient une liste d’autres opérateurs tels que les fabricants, les distributeurs et les taxes.
Un autre problème abordé lors de la réunion du 7 avril était le mécontentement des pharmaciens à l’égard des réformes dans le secteur. Les syndicats ont accusé le gouvernement de ne pas reconnaître les pharmaciens comme un « partenaire essentiel et indispensable à l’amélioration du système de santé ».
En dépit du dialogue, les syndicats ont maintenu leur plan de grève nationale, bien que les discussions aient débouché sur des actions visant à relever les défis susmentionnés. Le secteur de la santé au Maroc a été confronté à plusieurs déficiences, dont la pénurie de personnel de santé.
Le rapport de la Cour des comptes souligne que le nombre d’agents de santé pour 1 000 habitants s’élevait à 1,64 en 2021, bien en deçà du minimum de 4,45 nécessaire pour atteindre les objectifs de développement durable fixés par l’ONU.