Les administrateurs pédagogiques intensifient leur protestation contre Berrada par un sit-in

Le Coordination nationale des administrateurs pédagogiques « victimes des promotions » a annoncé une nouvelle escalade à l’encontre du ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Mohamed Saad Berrada. L’organisation a en effet décidé d’organiser, le jeudi 20 novembre 2025, un sit-in devant le siège du ministère, suivi d’une marche en direction du Parlement, afin d’exercer une pression accrue pour obtenir un règlement global de leur dossier revendicatif.

Selon le communiqué des administrateurs, cette montée de tension intervient en réaction aux tentatives du ministère de contourner l’article 89 du statut fondamental, notamment en ce qui concerne l’indemnité complémentaire que l’administration cherche à conditionner à la restitution des retenues jugées « arbitraires et illégales », tout en excluant totalement les fonctionnaires retraités de cette opération. Une démarche qui n’a fait qu’alimenter davantage la colère et le mécontentement au sein de cette catégorie.

Dans ce contexte, Zouhir El Omrani, membre de la direction nationale de la Coordination, affirme que ce mouvement protestataire s’inscrit dans la continuité d’une « injustice historique accumulée » que subit cette catégorie depuis les premières phases de son intégration. Il explique, que leur intégration en tant qu’administrateurs pédagogiques à partir du 1er septembre 2016 a été suivie d’une « confiscation de l’ancienneté » pour les années 2019 et 2020, causant un préjudice considérable.

Cette situation s’est ensuite aggravée, poursuit-il, jusqu’à prendre la forme d’une « vengeance délibérée », avec la non-application d’une disposition essentielle du statut permettant l’octroi d’années de valorisation à effet administratif et financier, mesure qui aurait pu atténuer les dommages subis et faciliter l’accès à la hors-classe.

S’agissant des promotions, El Omrani évoque des « irrégularités majeures », soulignant que la même catégorie professionnelle a été soumise à deux seuils et deux barèmes différents, en contradiction avec les principes légaux d’évaluation, alors même que les textes ministériels ne distinguent nullement entre l’administrateur « d’attribution » et l’administrateur « de parcours ».

Il insiste ainsi sur la nécessité d’une réparation pour les victimes des promotions de 2021, 2022 et 2023, alertant sur la reproduction possible du même scénario pour la promotion de 2024. Il dénonce qu’un fonctionnaire puisse être promu avec un seuil de 95 ou 96 points, alors que d’autres, dépassant les 103 points, demeurent exclus. La revendication centrale, précise-t-il, est l’instauration d’une promotion exceptionnelle à la hors-classe, avec rétablissement de l’ancienneté perdue lors de l’intégration.

El Omrani conclut en appelant au plein respect et à l’exécution immédiate des jugements judiciaires définitifs ayant donné raison aux intéressés. Ces décisions, dotées de l’autorité de la chose jugée, affirment que les promotions doivent reposer sur le seuil minimal et préconisent une promotion exceptionnelle en guise de réparation collective. Elles prouvent, dit-il, que ce qui a été pratiqué à leur encontre constitue « une violation flagrante de la loi », et que la Coordination poursuivra son combat jusqu’à l’obtention d’une justice complète.

De son côté, le Comité national de coordination reste fermement attaché à la résolution intégrale de son dossier revendicatif, fondée sur des références juridiques et des décisions judiciaires. Ce dossier comporte quatre points essentiels, parmi lesquels : – la réparation des préjudices pour les promotions 2021, 2022 et 2023 en régularisant leur accès à la hors-classe avec ses effets administratifs et financiers, sur la base du seuil minimal ; – l’octroi de trois années de valorisation comptabilisées dans l’ancienneté de la hors-classe, en compensation de la perte d’ancienneté occasionnée par le changement de cadre.

La Coordination exige également la mise en œuvre effective de l’article 89, garantissant aux administrateurs pédagogiques une indemnité complémentaire mensuelle permanente, ainsi que l’exécution immédiate et généralisée des jugements définitifs, ces derniers étant contraignants pour l’administration et consacrant le principe d’égalité devant la loi.

En parallèle, la Coordination dénonce vigoureusement les récentes déclarations du ministre à l’égard des directeurs d’établissement, estimant qu’elles témoignent d’une méconnaissance du fonctionnement réel du système éducatif, au risque de nourrir davantage les tensions et de réduire l’efficacité pédagogique. Elle s’étonne également du caractère « aléatoire et opaque » ayant marqué la procédure de restitution des retenues, opération qui a suscité une indignation supplémentaire.

Dans le même esprit, le Comité national appelle les syndicats les plus représentatifs à assumer leur responsabilité morale et historique dans la défense de cette catégorie. Il invite l’ensemble des administrateurs pédagogiques, actifs et retraités, à se mobiliser massivement lors de cette étape décisive, réaffirmant son attachement au mot d’ordre : « Poursuivre la lutte jusqu’à l’instauration de la justice et de l’équité. »

Related Posts

Leave A Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *