Le volume d’importation du diesel russe n’a pas dépassé le seuil de 10% depuis 2020, a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, attribuant cette situation à la « liberté des importations ».
Répondant aux questions des journalistes lors d’un point de presse à l’issue du Conseil de gouvernement, Baitas a indiqué que l’importation du diesel russe est restée inférieure à 10% durant cette mandature et la précédente, ajoutant que » le volume d’importation s’est stabilisé à 9% en 2020 et 5% en 2021 pour culminer à nouveau à 9% en 2022 « .
Depuis le début de l’année, le prix moyen du diesel, quelle que soit son origine, » est resté plus ou moins le même car il obéit à la loi de l’offre et de la demande « , a- t-il expliqué.
Dans le même contexte, le ministre délégué a indiqué que le Maroc n’a pas lésiné sur les efforts en matière d’importation de charbon russe, ce qui a permis de maîtriser le coût de production de l’électricité dans le Royaume.
Les importations marocaines de diesel russe ont augmenté pour atteindre 2 millions de barils en janvier, contre 600 000 barils en 2021, écrit le Journal, qui précise que la Russie enverra au moins 1,2 million de barils en février 2023.
Le rapport se fait également l’écho des inquiétudes concernant les cargaisons de pétrole russe « mélangées » à d’autres produits pétroliers et réexportées vers l’Europe, dans un contexte de sanctions occidentales contre le pétrole russe en raison de la guerre en Ukraine.
« Cette prouesse masque l’origine ultime des produits et complique les efforts des Occidentaux pour éliminer les combustibles fossiles russes de leurs économies », écrit le journal.
Les inquiétudes ont été exacerbées après qu’un député marocain a accusé les entreprises énergétiques du pays de manipuler l’origine des produits vendus sur le marché marocain des carburants.
Abdelkader Taher, membre de l’Union socialiste des forces populaires (USF), a adressé une question au ministère de l’économie le 17 février, pour demander au gouvernement d’ouvrir une enquête sur ce qu’il a appelé la « manipulation » du marché pétrolier.
M. Taher a déclaré que certaines sociétés qui importent du pétrole russe – qui est 70 % moins cher que les autres produits énergétiques internationaux – sont impliquées dans des fraudes car elles modifient les documents d’importation, y compris les reçus, pour faire passer leurs produits pour des produits importés des pays du Golfe ou des États-Unis.
Les compagnies énergétiques ont recours à ce changement frauduleux des pays d’origine de leurs produits pour faire d’énormes profits sur le dos des consommateurs marocains touchés par la crise, a déclaré le député, exhortant le gouvernement à intervenir pour mettre fin à cette tendance.