Dans une décision qui a suscité une vive controverse, le régime algérien a annoncé le report de la session parlementaire ordinaire pour l’année 2025/2026, un geste perçu par de nombreux observateurs et responsables politiques comme une violation manifeste de la Constitution.
Cette décision intervient après plusieurs semaines de disparition inexpliquée du président Abdelmadjid Tebboune, laissant le champ libre à l’ascension du chef d’état-major, Said Chengriha, désormais perçu comme le véritable maître du jeu politique.
Le Conseil de la Nation a tenté de justifier ce report par des « considérations organisationnelles » liées à l’accueil, début septembre, du Salon du commerce intra-africain. Mais cet argument a été largement rejeté par l’opposition, qui y voit une preuve supplémentaire du mépris du régime pour la loi fondamentale et de sa volonté de réduire le Parlement à un simple instrument malléable au service de l’agenda militaire.
Cette décision a relancé le débat sur le rôle réel de l’Assemblée algérienne, qualifiée par ses détracteurs de « décor politique » dénué de pouvoirs effectifs. Dans ce contexte, le groupe parlementaire du Mouvement de la société pour la paix a exprimé son refus catégorique, rappelant que le respect des échéances constitutionnelles n’est pas une formalité, mais bien un engagement fondamental envers la souveraineté populaire.
Le Mouvement de la société pour la paix a également alerté sur la gravité du contexte socio-économique actuel, soulignant qu’un tel affaiblissement des institutions constitutionnelles ne peut qu’érosionner leur légitimité et fragiliser la confiance des citoyens. Le parti a d’ailleurs annoncé son intention de saisir la Cour constitutionnelle pour contester la décision.
Au-delà de l’aspect juridique, ce report révèle un fragile équilibre interne au sommet du pouvoir et les luttes d’influence au sein du Palais d’El Mouradia. L’absence répétée du président Tebboune semble avoir renforcé la mainmise de Chengriha, qui chercherait, selon plusieurs analystes, à paralyser les institutions de façade contrôlées par les généraux, afin de préparer l’éviction progressive du président et de son entourage du champ politique.