À mesure que l’automne s’installe et que les journées se raccourcissent, les établissements scolaires à travers le Royaume réajustent leurs emplois du temps conformément à la circulaire ministérielle n°157.18, relative à l’organisation des horaires en fonction du fuseau horaire officiel du pays (GMT+1).
Cette adaptation saisonnière, devenue une pratique récurrente dans le système éducatif marocain, vise à accompagner les changements climatiques et à garantir de meilleures conditions d’apprentissage, en particulier pour les élèves des zones rurales où les températures matinales peuvent être rigoureuses et les déplacements difficiles.
Cependant, le maintien du régime de l’heure d’été permanente continue de susciter un vif débat au sein de l’opinion publique. De nombreux parents et acteurs éducatifs estiment que ce dispositif, adopté de manière continue depuis plusieurs années, porte préjudice au bien-être des enfants, contraints de quitter leurs foyers alors qu’il fait encore nuit. Cette situation, dénoncent-ils, entraîne une fatigue accrue, une baisse de concentration en classe et un sentiment d’insécurité pour les élèves qui doivent parcourir de longues distances à pied ou en transport scolaire avant le lever du jour.
Les associations de parents d’élèves et plusieurs syndicats de l’enseignement plaident ainsi pour une révision du système horaire, en tenant compte des spécificités régionales et saisonnières. Selon eux, un aménagement différencié, ajusté selon les réalités locales, permettrait de préserver la sécurité et le confort des élèves tout en respectant les impératifs pédagogiques du calendrier scolaire.
De leur côté, les autorités éducatives insistent sur la nécessité de concilier efficacité pédagogique, contraintes économiques et stabilité du calendrier national, rappelant que toute modification horaire impacte la logistique des transports scolaires, le fonctionnement administratif et le rythme global des établissements.
Au-delà du simple ajustement technique, la question du temps scolaire au Maroc renvoie à un enjeu de société majeur, touchant à la santé, à la sécurité et à la qualité de vie des jeunes générations. Entre impératifs de modernité et respect des rythmes biologiques, le débat reste ouvert — et continue d’alimenter les discussions chaque automne, au moment où la lumière du jour se fait plus rare et où les élèves, encore ensommeillés, rejoignent les bancs de l’école dans la pénombre matinale.





