Le PJD reproche au ministre de la Justice la décriminalisation de l’avortement et des relations sexuelles hors mariage
Le Parti de la justice et du développement (PJD), parti d’opposition marocain, a accusé le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, de tenter de provoquer une sédition en annonçant que le code pénal du pays avait besoin d’être réformé.
Le PJD a publié son communiqué de presse lundi, disant qu’il condamne fermement les tentatives de Ouahbi de « provoquer la sédition » en adoptant des « tendances » qui vont à l’encontre des « constantes islamiques et nationales. »
Cette déclaration fait suite à la récente annonce de M. Ouahbi, qui s’est engagé à réformer le Code pénal marocain. À propos de ces réformes potentielles, M. Ouhabi a déclaré, en début de semaine, que le projet de texte pour le nouveau Code pénal est « prêt et peut être présenté au Parlement ».
« En ce qui concerne les points sensibles de ce code, tels que la possibilité d’accorder plus de libertés individuelles, les relations sexuelles mutuellement consenties hors mariage et la garde partagée des enfants, entre autres, il est nécessaire que toutes les réponses à ces questions obtiennent le feu vert des autorités gouvernementales, religieuses et parlementaires », a-t-il expliqué.
L’article 490 du code pénal marocain actuel interdit les relations sexuelles en dehors du mariage ; l’article prévoit également une peine de prison d’un à deux ans pour adultère. Au fil des ans, plusieurs militants et campagnes ont appelé le gouvernement à normaliser les relations sexuelles hors mariage.
Le mouvement « Les hors-la-loi marocains » est peut-être le plus important de ceux qui ont lancé des campagnes exhortant le gouvernement à réformer le code pénal en le débarrassant de l’article qui criminalise les relations sexuelles hors mariage. Mais pour le PJD, de telles demandes ne sont pas marocaines, vont à l’encontre de la charia (loi islamique) et des principes du pays, et ne cherchent qu’à créer la sédition.
« Toute réforme ou révision des dispositions de cette loi doit se faire dans le cadre de la référence islamique et du consensus national, étant donné qu’il s’agit des fondements régissant la stabilité et la cohésion de l’État et de la société et la sécurité des relations familiales et sociales », souligne le communiqué de presse de l’islamiste, ancien parti au pouvoir.
Outre les relations sexuelles hors mariage, le PJD a également souligné qu’il rejetait toute initiative visant à dépénaliser l’avortement. Au fil des ans, de nombreux militants ont demandé au gouvernement d’autoriser l’avortement en tant que droit légal afin d’éviter des problèmes tels que les avortements à risque.
Cette demande a été relancée en septembre de l’année dernière, après qu’une jeune fille de 14 ans a perdu la vie à la suite d’un avortement non médicalisé.