Le PJD met en garde contre le silence du gouvernement face à l’expiration du mandat de la commission de la presse
Le Parti de la justice et du développement a adressé un avertissement formel au gouvernement quant à la proche échéance du mandat exceptionnel de la Commission provisoire chargée de la gestion du secteur de la presse et de l’édition, instituée par une loi adoptée en octobre 2023 pour une durée de deux ans. Dans un communiqué, la direction du parti appelle l’exécutif à assumer pleinement sa responsabilité constitutionnelle afin de mettre un terme à ce qu’elle qualifie de « situation anormale et incompréhensible ».
Le PJD considère que le maintien prolongé de cette commission d’exception accentue la fracture entre la presse et la société, tout en sapant les fondements de l’autorégulation du secteur. Cette dernière, selon le parti, doit s’exercer dans le respect des principes démocratiques et de l’indépendance professionnelle, et non à travers des structures transitoires qui contournent les prérogatives constitutionnelles et juridiques en matière de régulation.
Dans le même esprit, la formation islamiste s’inquiète de la dérive autoritaire qui semble marquer la gestion actuelle du secteur, notamment en ce qui concerne les modalités d’attribution des aides publiques à la presse. Le parti met en garde contre les effets délétères de cette approche sur la liberté d’expression et sur la capacité des médias à éclairer l’opinion publique et à mettre en lumière les dysfonctionnements.
Le PJD insiste également sur la nécessité de garantir l’inviolabilité de la liberté d’expression, à l’heure où le gouvernement s’apprête à légiférer sur un nouveau cadre réglementaire relatif aux réseaux sociaux et aux plateformes numériques.
Pour rappel, le gouvernement avait adopté en avril 2023, lors de son conseil hebdomadaire, le projet de loi 15.23 portant création d’une commission provisoire de gestion du secteur de la presse pour une durée de deux ans, à la suite de l’expiration du mandat prolongé du Conseil national de la presse.
Une décision qui avait suscité de vives critiques. L’organisation Reporters sans frontières avait alors dénoncé cette initiative comme une nouvelle atteinte à la liberté de la presse au Maroc. Dans un communiqué publié sur son site officiel, l’ONG avait exprimé ses inquiétudes quant à l’indépendance du Conseil national de la presse, dénonçant une volonté manifeste des autorités de renforcer leur emprise sur le paysage médiatique.