Dans une décision surprenante, le groupe parlementaire du Mouvement Populaire, appartenant à l’opposition, a voté en faveur du projet de loi organique 97.15 relatif à la définition des conditions et modalités d’exercice du droit de grève, lors de la séance législative du mercredi 5 février 2025. Cette séance était consacrée à la discussion et au vote du texte en seconde lecture, après son renvoi par la Chambre des conseillers.
Lors de ce vote, le président du groupe, Idriss Sentissi, a précisé que son équipe adopte une opposition responsable, avec une forte capacité de proposition citoyenne. Il a souligné que le soutien de son groupe au projet de loi « résulte de considérations constitutionnelles et d’un souci constant de l’intérêt des travailleurs ».
En défendant cette position, Sentissi a déclaré : « Par sens de citoyenneté, nous avons voté contre de nombreuses lois, mais ce texte en particulier est celui que nous avons demandé de faire sortir des tiroirs, en respectant la Constitution et les droits des travailleurs. » Il a ajouté que le Parti du Mouvement Populaire avait mené des négociations intensives avec le ministre de l’Intégration économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, qui ont permis d’introduire 36 amendements substantiels avant l’adoption finale.
Le parlementaire a insisté sur le fait que « la législation doit être au service de la nation et du citoyen, et non d’une catégorie au détriment d’une autre. Nous ne tomberons pas dans la démagogie. Aujourd’hui plus que jamais, il est crucial de comprendre que l’environnement des affaires, les investissements et les revenus sont les garants de la protection du pays. »
Il a également rappelé que son parti, avec une expérience politique de 70 ans, « a toujours abordé les lois avec la rigueur nécessaire », ajoutant : « Nous ne sommes pas un parti timoré, nous défendons l’intérêt général du pays, et cette loi constitue une réforme structurelle importante pour notre nation. »
Le projet de loi a été adopté par la Chambre des représentants en seconde lecture, avec l’approbation de 84 députés et l’opposition de 20 autres, parmi 395 membres. Ce texte continue de susciter de vives critiques syndicales, en raison du large débat politique et syndical qu’il a provoqué.