Le Maroc se prépare à lancer un appel d’offres international pour la construction de trois centrales électriques fonctionnant au gaz naturel, d’une capacité totale comprise entre 300 et 450 mégawatts, dans le cadre de ses efforts pour renforcer sa sécurité énergétique en vue de l’organisation de la Coupe du monde de football 2030, rapporte la plateforme spécialisée « Atalayar ».
Ce projet s’inscrit dans la stratégie nationale visant à renforcer le réseau électrique et à accompagner la croissance de la demande. Il fait partie du plan de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE), qui ambitionne de développer de nouvelles centrales à gaz naturel, utilisant des technologies à cycle ouvert ou combiné, pour une capacité totale de 2 à 2,5 gigawatts d’ici 2027.
Le nouveau projet contribuera à accroître la capacité nationale de production d’électricité et à élargir la part du gaz naturel dans le mix énergétique. Actuellement, le Maroc ne dispose que de deux centrales à gaz, situées à Tahaddart et Aïn Beni Mathar, alimentées par le gazoduc Maghreb-Europe.
Les trois nouvelles centrales seront implantées à Aïn Beni Mathar, Kénitra et Mohammédia, avec une capacité atteignant 150 mégawatts par site. Ces emplacements ont été choisis pour leur importance stratégique et pour répondre aux pressions croissantes sur le réseau électrique dans plusieurs régions.
Le projet sera réalisé selon le modèle EPC (ingénierie, approvisionnement, construction), couvrant la conception, la fourniture, la construction, les essais d’acceptation et la mise en service industrielle. Les centrales seront équipées de moteurs fonctionnant au gaz naturel comprimé ou liquéfié, permettant une mise en service rapide et une grande flexibilité d’exploitation.
Chaque centrale produira entre 100 et 150 mégawatts, répartis sur des unités modulaires, avec des systèmes de refroidissement adaptés aux conditions climatiques locales. Ces installations offriront une flexibilité opérationnelle importante et un rendement thermique supérieur à 45 %, contribuant ainsi à la réduction des émissions de carbone.
Les centrales viseront également à compenser l’intermittence des énergies renouvelables, dont le Maroc ambitionne de porter la part à 52 % de la production électrique d’ici 2030. Leur mise en service est prévue à partir de 2026 pour renforcer la résilience du réseau national.
Actuellement, la consommation électrique annuelle du Maroc s’élève à environ 44 térawattheures, avec un taux de croissance de 4,5 % depuis 2009. Le pays importe près de 95 % de ses besoins en gaz et investit environ 9 milliards de dollars dans le secteur électrique d’ici 2027, dont 75 % sont destinés aux projets d’énergies renouvelables.