Le Maroc maintient sa position de leader climatique en Afrique, selon le Climate Change Performance Index 2024
Le Climate Change Performance Index 2024 (CCPI), évaluant les performances climatiques de 63 pays et de l’Union européenne, a récemment été publié par Germanwatch, le Réseau international d’Action pour le Climat et l’Institut allemand New Climate Institute. Cette évaluation offre une perspective sur les efforts déployés par chaque pays pour protéger le climat. Le Maroc maintient sa position de leader en Afrique, se classant à la 9e place au niveau mondial.
Bien que le Maroc rétrograde de deux rangs par rapport à 2023 dans ce classement, il conserve son rang prééminent en Afrique et dans le monde arabe. Le rapport souligne que la consommation de combustibles fossiles demeure élevée au Maroc. Néanmoins, le Royaume enregistre des progrès significatifs dans le domaine des énergies renouvelables, même si les prix de l’énergie restent élevés et que l’énergie solaire ne bénéficie pas de subventions au Maroc, selon les experts du CCPI.
Ces 63 pays et l’UE cumulent plus de 90% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’Indice, publié annuellement depuis 2005, vise à accroître la transparence des politiques climatiques internationales en permettant la comparaison des efforts de protection du climat de chaque pays. Le classement repose sur le score global attribué à chaque État, résultant de l’évaluation de quatre catégories distinctes : émissions de gaz à effet de serre, utilisation d’énergies renouvelables, consommation d’énergie et politique climatique.
Malgré l’absence d’un podium, le Danemark occupe la meilleure position dans le CCPI de cette année, suivi par l’Estonie, les Philippines, l’Inde et les Pays-Bas. Pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2 °C, idéalement 1,5 °C, et renforcer sa résilience climatique, le Maroc doit augmenter considérablement l’ampleur et la rapidité de ses actions climatiques.
Dans le cadre de l’Accord de Paris, le gouvernement marocain a présenté en 2021 sa première stratégie nationale qualitative à faibles émissions de carbone (LT-LEDS) lors de la COP26 à Glasgow. Cette stratégie, finalisée en 2023, détaille le développement durable et résilient du Maroc, avec des étapes à moyen et long terme, ainsi que des trajectoires nationales et sectorielles.
Le LT-LEDS marocain comprend 90 mesures d’atténuation du changement climatique dans toute l’économie, visant à réduire considérablement les émissions de GES sectorielles d’ici à 2050. Les secteurs du bâtiment et des transports devraient être presque entièrement décarbonés, et le secteur de la foresterie devrait devenir un important puits de carbone. Bien que ces transformations impliquent des coûts financiers significatifs, le Maroc vise des émissions nettes nulles d’ici 2050, alignées sur les objectifs de neutralité carbone.