L’Indice de Bâle de lutte contre le blanchiment d’argent 2025, publié par l’Institut de Bâle sur la gouvernance, classe le Maroc parmi les dix pays africains les moins exposés aux risques de blanchiment de capitaux. Avec un score global d’environ 5,7 sur 10, le Royaume se situe dans la catégorie des « risques modérés », tout en se distinguant par une résilience notable à l’échelle continentale face aux menaces financières.
Sur les 48 pays africains évalués, le Maroc occupe la 43ᵉ place, ce qui le positionne parmi les États les plus sûrs du continent. À l’échelle mondiale, il se classe 100ᵉ sur 177 pays, loin derrière les pays les plus exposés, tels que la République démocratique du Congo, le Tchad ou la Guinée équatoriale.
Le rapport souligne que « le Maroc renforce sa position parmi les pays africains les plus résilients », aux côtés du Botswana, des Seychelles, de l’île Maurice, de la Tunisie, de la Namibie, du Ghana, de l’Égypte, de la Zambie et du Sénégal.
Dans la région du Maghreb, le Maroc affiche une meilleure performance que l’Algérie, classée 15ᵉ au niveau mondial et considérée comme un pays à haut risque, ainsi que que la Mauritanie (35ᵉ). Seule la Tunisie fait mieux, avec un score de 4,75 points, la plaçant à la 119ᵉ position mondiale, dans la catégorie des « faibles risques ».
Au niveau de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, le Maroc se situe dans la moyenne régionale. Il devance plusieurs pays du Golfe et du Maghreb classés à haut risque, tout en restant derrière Oman et la Tunisie, considérés comme les États les plus résilients.
Cette position s’explique par plusieurs facteurs. Le score du Maroc reflète un équilibre entre les progrès réalisés et certaines vulnérabilités persistantes. Le Royaume dispose d’un cadre juridique de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme conforme aux normes du Groupe d’action financière (GAFI), bien que son efficacité opérationnelle demeure partielle. Le rapport relève que la corruption et la fraude continuent d’affecter la perception du risque, tandis que la transparence financière reste limitée, notamment en ce qui concerne l’identification des bénéficiaires effectifs des entreprises.
Par ailleurs, si la stabilité politique constitue un atout institutionnel, les indicateurs relatifs à l’indépendance de la justice et à la liberté de la presse placent le Maroc dans une zone intermédiaire. Le rapport estime que « le Royaume devra renforcer la transparence et l’efficacité de ses institutions pour accéder au groupe des pays à faible risque ».
À l’échelle internationale, la Finlande, l’Islande, Saint-Marin, le Danemark, l’Estonie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède, l’Irlande et la Suisse figurent parmi les pays les plus résilients, avec des scores inférieurs à 4,70, les classant dans la catégorie des « faibles risques ».
L’indice repose sur 17 indicateurs regroupés en cinq domaines : la qualité du cadre réglementaire de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (50 % de la note), les risques de corruption et de fraude (17,5 %), la transparence et les normes financières (17,5 %), la transparence et la responsabilité publiques (5 %), ainsi que les risques politiques et juridiques (10 %). Cette méthodologie explique la domination des pays nordiques et européens en tête du classement, en raison de la solidité de leurs institutions, de leur gouvernance transparente et de leurs réglementations financières avancées.
En se classant parmi les dix pays africains les moins exposés au blanchiment d’argent, le Maroc présente un niveau de vulnérabilité modéré, tout en affichant des perspectives encourageantes. Ce positionnement constitue un signal positif pour les investisseurs et les partenaires institutionnels, tout en soulignant la nécessité de consolider les acquis et de traiter les faiblesses persistantes.






