Le Mali s’est rebellé contre la République algérienne après que son président, Abdelmajid Tebboune, ait accueilli une délégation du Mouvement de l’Azawad (nord du Mali), qui est en guerre avec l’armée malienne soutenue par les milices russes « Wagner », considérant que l’Algérie mène des actions « hostiles » contre le Mali.
Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a convoqué l’ambassadeur d’Algérie au Mali mercredi pour protester vigoureusement contre lui au nom du gouvernement malien, suite aux récentes actions hostiles commises par les autorités algériennes sous couvert du processus de paix au Mali, faisant référence à la réception par Tebboune d’une délégation de l’Azawad.
Le ministre malien a affirmé que « les rencontres répétées au plus haut niveau en Algérie, sans la moindre information ou intervention des autorités maliennes, avec des parties et des personnes connues pour leur hostilité envers le gouvernement malien, et le choix de certaines mouvances signataires de l’accord de paix et de réconciliation au Mali risquent de compromettre les bonnes relations entre les deux pays ».
Le Mali considère que l’attitude de l’Algérie constitue « une ingérence dans les affaires intérieures », appelant le côté algérien à « privilégier le dialogue avec les autorités maliennes, en tant qu’autorités légitimes, pour préserver les échanges entre État et État avec les partenaires du Mali », soulignant dans le même contexte que l’Algérie doit « assumer pleinement sa responsabilité en tant qu’État souverain ».
Le ministère des Affaires étrangères algérien avait convoqué des leaders du Mouvement de l’Azawad, dont certains étaient présents dans la capitale algérienne, pour discuter de la situation sécuritaire et humanitaire aux frontières algéro-maliennes, quelques semaines seulement après que des personnalités éminentes du mouvement aient demandé, dans une lettre adressée au ministère des Affaires étrangères marocain, d’intervenir pour trouver une solution pacifique à la « question azawadienne », saluant les efforts diplomatiques soutenus de la monarchie en faveur de la sécurité et de la stabilité dans la région du Maghreb, du Sahel et du désert, ainsi que sur l’ensemble du continent africain, à l’instar de ce qui a été fait dans la crise libyenne.