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Le FMI s’attend à un « ralentissement de la croissance » au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

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Dans ses dernières prévisions, le Fonds monétaire international (FMI) a présenté mercredi une prédiction « non positive » selon laquelle la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) connaîtra un ralentissement de la croissance cette année, en particulier dans les pays exportateurs de pétrole, tandis que les pays pauvres, en particulier ceux qui connaissent des conflits, comme le Soudan, continueront à souffrir d’une inflation élevée malgré les attentes d’un « déclin ».

Ces chiffres ont été présentés, discutés et débattus lors d’un séminaire organisé par le Fonds monétaire international (FMI) mercredi au Centre financier international de Dubaï (DIFC), intitulé « Protéger la stabilité macroéconomique dans un contexte d’incertitude persistante au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ».

Le séminaire, auquel ont participé 4 experts, dirigés par Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international, ainsi que Khadija Haq, Imbro Bakkan, Mahmoud Pradahan et la direction de Baki Anderson, a discuté du contenu du dernier rapport sur les perspectives économiques régionales de la région MENA.

Au vu des récents changements géopolitiques et économiques, notamment avec l’annonce par les pays de l’OPEP de réduire la production de pétrole d’environ un million de barils par jour, et de l’évolution rapide sur le terrain entre les parties au conflit au Soudan, la Société financière internationale (SFI), basée à Washington, a « revu à la baisse son estimation » pour la croissance en 2023, qui devrait se stabiliser à 3,1 %, contre 3,6 % de croissance inclus dans son précédent rapport publié en octobre 2022.

La région MENA a terminé l’année 2022 avec une croissance de 5,3 %, selon les chiffres du FMI, tandis que les experts de l’IDA ont attribué le ralentissement à des politiques rigoureuses visant à protéger la stabilité macroéconomique et à réduire la production de pétrole. En revanche, le FMI s’attend à ce que les pays pauvres passent d’une contraction de 0,6 % enregistrée l’année dernière à une croissance modeste de 1,3 %.

Dans ses remarques, le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, Jihad Azour, n’a pas caché ses craintes d’un « ralentissement de la croissance » dans la région, en particulier dans les pays dont l’économie est fragile et faible, car ils sont plus vulnérables aux chocs, et a déclaré à cet égard : « C’est un résultat acceptable dans le contexte de la résolution du problème économique le plus difficile dont nous souffrons dans de nombreux pays du monde, qui n’est rien d’autre que l’inflation ».

Selon le rapport, l’inflation devrait rester identique à celle de l’année dernière (14,8 %) dans la région cette année, « sous l’effet de l’inflation dans les pays à revenu intermédiaire et les marchés émergents (en particulier l’Égypte et la Tunisie) ».

Dans le même discours, le directeur de la division Moyen-Orient du Fonds monétaire international (FMI) n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme sur les « phénomènes croissants du changement climatique de manière très excessive », qui confrontent directement les économies locales, dont l’économie marocaine, à des chocs économiques résultant de « la sécheresse structurelle et de la rareté de l’eau ».

Bien que le FMI s’attende à ce que les économies à faible revenu, notamment le Soudan, la Mauritanie, la Somalie et Djibouti, aient une inflation plus faible (46 %) en 2023 que l’année dernière (83 %), cela n’est « pas suffisant pour répondre aux besoins de ces pays », selon le directeur de la Société financière internationale.

L’évolution économique de la région, qui pourrait ne pas épargner les pays d’Afrique du Nord (dont le Maroc), suscite des craintes parmi les experts du FMI, qui ont mis en garde contre les effets catastrophiques des conflits armés après que des milliers de personnes ont été forcées de fuir ou de se réfugier dans les pays voisins, avec des pénuries de nourriture, d’eau, d’électricité et d’argent. « Ce que nous pouvons constater à ce stade, c’est qu’il y a un fardeau supplémentaire pour les pays voisins qui doivent accueillir les réfugiés », a conclu M. Azour.

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