Le Conseil de la concurrence dévoile de graves dysfonctionnements du marché des minoteries au Maroc

Dans un contexte de mutations économiques profondes, un nouvel avis du Conseil de la concurrence dresse un tableau préoccupant de la situation du marché des minoteries et du mécanisme de soutien au blé tendre au Maroc. Le rapport met en lumière de multiples dysfonctionnements structurels, marqués notamment par une forte concentration entre les mains d’un nombre restreint d’acteurs, ainsi que par des distorsions générées par le système de subvention, devenu, selon le Conseil, un facteur de perturbation de la concurrence plutôt qu’un instrument de régulation du marché et de protection du pouvoir d’achat.

Le Conseil souligne que le marché du blé tendre, directement lié au panier de consommation des ménages, connaît un niveau de concentration élevé. Sept groupes seulement, sur un total de 99 actifs dans le secteur, détiennent près de 48 % des parts de marché, tandis qu’aucun des 92 autres opérateurs ne dépasse individuellement 2,5 %. Cette situation révèle un déséquilibre marqué du pouvoir économique et une capacité très limitée pour les petites entreprises à accéder au marché.

Une tendance similaire, quoique avec des degrés variables, est observée dans les marchés du blé dur et de l’orge. Quatre opérateurs concentrent 54 % de la production du blé dur, tandis que trois groupes seulement accaparent 71 % de la production d’orge.

Selon le Conseil de la concurrence, ces chiffres confèrent à certains acteurs une capacité réelle d’influence sur les prix et les conditions d’accès au marché, faisant peser de sérieux risques d’abus de position dominante susceptibles de restreindre la concurrence et de limiter l’entrée de nouveaux opérateurs.

Le rapport ne se limite toutefois pas à l’analyse de la structure du marché, mais examine également le système de subvention et de compensation mis en place par l’État depuis des années afin de stabiliser les prix du blé tendre et de faire face aux fluctuations des marchés internationaux.

Le Conseil estime que ce mécanisme, initialement conçu pour protéger le consommateur et soutenir l’agriculture, s’est progressivement transformé en un dispositif générateur de distorsions, lourdement coûteux pour les finances publiques et impactant négativement les prix ré

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