Un convoi diplomatique arabe et étranger, comprenant l’ambassadeur du Maroc à Ramallah, a essuyé des tirs de l’armée d’occupation israélienne à l’entrée du camp de Jénine, au nord de la Cisjordanie. Les forces israéliennes ont ouvert le feu à balles réelles sur le convoi, composé de plus de 30 personnes, alors qu’il se trouvait à l’entrée du camp pour constater la situation dramatique qui y règne.
Une vidéo montre l’ambassadeur marocain à Ramallah, Abderrahim Meziane, s’adressant aux journalistes lors de la visite, avant que les forces d’occupation ne surprennent le groupe en tirant une rafale de balles. Dans une déclaration à la chaîne Al-Fajr, juste avant la fusillade, l’ambassadeur marocain a évoqué les conditions difficiles à Jénine, qu’il avait déjà visitée auparavant, précisant que la délégation, composée d’ambassadeurs de pays arabes et européens, s’était rendue la semaine précédente dans la ville de Tulkarem.
Ahmad Al-Deek, conseiller du ministre palestinien des Affaires étrangères et membre de la délégation, a confirmé dans des déclarations à la presse que l’armée israélienne avait ouvert le feu de manière intense « pour intimider et effrayer » le convoi diplomatique étranger à son arrivée à l’un des accès au camp.
Selon lui, ces tirs visaient à dissuader la délégation d’entrer dans le camp, assiégé depuis le 21 janvier 2025. Il a appelé à mettre fin à « l’agression israélienne contre le peuple palestinien en Cisjordanie et à Gaza, et à tenir Israël pour responsable de ses actes ».
Plus tôt, le ministère palestinien des Affaires étrangères avait annoncé l’organisation de cette visite de consuls et d’ambassadeurs à Jénine, prévue pour ce mercredi 21 mai 2025, afin d’évaluer les conséquences de l’agression israélienne en cours. Une visite similaire avait eu lieu la semaine précédente à Tulkarem.
La délégation comprenait les ambassadeurs du Maroc, d’Égypte, de Jordanie, de l’Union européenne, du Portugal, de Chine, d’Autriche, du Brésil, de Bulgarie, de Turquie, d’Espagne, de Lituanie, de Pologne, de Russie, du Japon, de Roumanie, du Mexique, du Sri Lanka, du Canada, d’Inde, du Chili, de France, du Royaume-Uni, ainsi que d’autres représentants diplomatiques.
Dans un communiqué, le ministère palestinien des Affaires étrangères a fermement dénoncé cet acte agressif, le qualifiant de violation flagrante du droit international et des règles élémentaires des relations diplomatiques énoncées dans la Convention de Vienne de 1961, qui garantit la protection et l’immunité des délégations diplomatiques.
Le ministère a souligné que le fait de cibler des représentants d’États accrédités auprès de l’État de Palestine constitue une escalade grave de la part de l’occupation, témoignant d’un mépris systématique pour le droit international, la souveraineté palestinienne et l’inviolabilité des représentants étrangers sur son territoire.