Getting your Trinity Audio player ready...
|
L’armée israélienne a annoncé, ce lundi, avoir pris le contrôle du navire « Madeleine » avant son arrivée dans la bande de Gaza. La coalition du « Flottille de la Liberté » a déclaré que « le navire Madeleine est actuellement attaqué en mer, tout comme les militants qui se trouvent à son bord. Nous appelons à une mobilisation pour exiger leur libération et la levée du blocus imposé à Gaza. »
Elle a confirmé que des soldats israéliens ont abordé le navire et enlevé les volontaires présents à bord. La radio militaire israélienne a rapporté, citant une source militaire, que l’opération a été menée par une unité de commandos marins, qui a conduit le navire vers le port d’Ashdod. Le journal Yedioth Ahronoth a précisé que l’intervention a été assurée par la flottille navale « 13 » de l’armée israélienne.
Le navire « Madeleine » transportait de l’aide humanitaire et des militants solidaires de la cause palestinienne, dont la militante écologiste suédoise Greta Thunberg.
Il avait quitté plus tôt ce mois-ci le port de Catane, en Sicile, dans une tentative symbolique de briser le blocus maritime imposé depuis des années sur la bande de Gaza.
Les signes d’escalade ont débuté vers 1h15 du matin, lorsque les activistes à bord ont signalé, via un message, le déclenchement de sirènes d’alerte et la mise en place des gilets de sauvetage, par crainte d’une interception militaire imminente.
Quelques instants plus tard, ils ont rapporté qu’un navire militaire israélien s’était approché brièvement avant de s’éloigner, mais que l’encerclement s’était poursuivi. Le militant brésilien Tiago Ávila a déclaré en direct : « Nous sommes encerclés… Ils nous traquent et nous sommes désarmés. »
Dans un moment dramatique, les activistes ont affirmé qu’un drone israélien avait pulvérisé une substance blanche inconnue sur le pont du navire, provoquant des démangeaisons cutanées, avant que toute communication avec le navire ne soit rompue.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel il affirme que la zone maritime au large de Gaza est interdite aux navires non autorisés, qualifiant cette tentative d’approche de « violation d’un blocus maritime légal, conforme au droit international », selon ses termes.
Le ministère a ensuite confirmé que le navire se dirigeait vers un port israélien, en l’occurrence Ashdod, après avoir été pris en charge par la marine.
Des sources médiatiques israéliennes ont indiqué que la marine avait contacté le « Madeleine » via le système international de communication maritime, enjoignant son équipage de changer de cap pour éviter la zone interdite.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré qu’Israël « ne permettra à personne de briser le blocus maritime imposé à Gaza », affirmant que celui-ci vise principalement à « empêcher la contrebande d’armes au profit du Hamas ».
Il a précisé avoir donné l’ordre de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher l’arrivée du navire à Gaza.
En réponse, la coalition organisatrice de la mission, le Flottille de la Liberté, a souligné que la « Madeleine » est un navire civil, non armé, naviguant dans les eaux internationales et transportant uniquement de l’aide humanitaire et des militants des droits humains. Elle a rejeté les justifications israéliennes, affirmant : « Israël n’a aucun droit d’entraver ces efforts humanitaires. Nous ne céderons pas : le monde observe. »
L’incident ravive le souvenir de l’attaque israélienne contre le navire Mavi Marmara en 2010, qui avait entraîné la mort de dix militants turcs et suscité une vague de condamnations internationales.
Bien que le contexte politique ait évolué, la répétition de telles scènes d’interception et de blocus souligne que la guerre d’extermination à Gaza et l’étau imposé à la population restent des foyers de tension avec la communauté internationale.
Malgré la prise de contrôle du navire par Israël, les répercussions de l’incident demeurent ouvertes sur les plans juridique, médiatique et humanitaire. Il est à prévoir que l’abordage du « Madeleine », notamment en raison de la présence à bord de personnalités de renommée internationale telles que Greta Thunberg, suscitera de vives réactions en Europe et au sein des institutions internationales, dans un contexte marqué par l’aggravation dramatique de la crise humanitaire à Gaza.