Dans un nouvel épisode révélateur de l’escalade des tensions politiques en Algérie, l’Agence de presse algérienne, agissant sur instruction de la Présidence de la République, a publié un communiqué virulent s’en prenant à plusieurs partis politiques qui avaient exprimé leur mécontentement face aux performances de la diplomatie algérienne/
Ce communiqué intervient dans un contexte marqué par une divergence notable entre les déclarations du président Abdelmadjid Tebboune, affirmant que l’Algérie a remporté des succès diplomatiques, et les critiques de certains partis estimant au contraire que le pays a essuyé des revers dans plusieurs dossiers internationaux, notamment la question du Sahara et le vote algérien au Conseil de sécurité sur une résolution américaine mettant fin à la présence du mouvement Hamas.
L’agence accuse ces formations politiques d’être entrées dans une phase de faillite politique, soulignant leur incapacité à proposer des alternatives ou des programmes concrets et les accusant de recourir à un discours démagogique pour amorcer une campagne électorale anticipée en prévision des législatives et des élections locales.
Le communiqué vise particulièrement un parti, sans le nommer, en l’accusant de surenchère sur les positions internationales de l’Algérie, rappelant que la politique étrangère relève exclusivement des prérogatives constitutionnelles du président de la République et que les orientations définies par le président Tebboune dans son programme électoral constituent le socle de la diplomatie nationale, toute remise en question de ces choix étant présentée comme une atteinte à l’État et à son symbole constitutionnel.
L’agence critique également un autre parti pour sa « nouvelle démagogie » consistant à remettre en cause des décisions judiciaires liées à la loi de lutte contre les discours de haine, une loi adoptée avec la participation même de certains partis qui la dénoncent aujourd’hui, selon le texte officiel.
Le communiqué met en garde contre des prises de position jugées dangereuses susceptibles de replonger le pays dans des tensions et divisions, en interprétant ces critiques comme une tentative de revenir à des pratiques de clientélisme et de régionalisme que les autorités affirment avoir dépassées depuis l’élection du 12 décembre 2019.
Cette sortie de l’Agence de presse algérienne traduit une montée palpable de la crispation entre le pouvoir et certains partis à référentiel islamique, alors que le pays s’apprête à entrer dans une nouvelle séquence électorale où les rapports de force politiques seront déterminants.






