Plusieurs sources, dont des médias tunisiens panafricains et européens, ont révélé que le président tunisien Kais Saied a été hospitalisé pour de graves problèmes de santé. Il aurait été victime d’une crise cardiaque mais refuserait de céder le pouvoir.
La Tunisie, qui traverse la plus grave crise politique et socio-économique, a vu disparaître des radars le président Kais Saied, 65 ans, depuis le 22 mars.
Les interrogations à son sujet abondent dans la presse et les Tunisiens s’inquiètent d’une potentielle vacance du pouvoir. La disparition du chef de l’État a provoqué une situation très tendue en Tunisie, si bien que le principal groupe d’opposition a exhorté le gouvernement à s’exprimer et à expliquer l’état de santé du président Kais Saied, qui n’a pas fait d’apparition publique depuis près de deux semaines, alors qu’il concentre le pouvoir.
L’agence de presse italienne Nova avait mis le feu aux poudres en annonçant l’annulation d’une rencontre au Palais de Carthage entre Kais Saied et le commissaire européen à l’économie, Paolo Gentiloni.
De plus, lorsque le ministre tunisien des Affaires étrangères, Nabil Ammar, reçoit une copie des lettres de créance du nouvel ambassadeur brésilien, Fernando José de Abreu, à la place du président comme le veut le protocole, les soupçons se confirment.
Le ministre tunisien de la santé, Ali Mrabet, a observé un silence douteux en ne répondant pas aux questions des journalistes qui l’interrogeaient sur l’état de santé du président, ce qui a aggravé la situation.
« On parle d’entraves et même de tractations dans l’entourage du chef de l’Etat pour sortir de cette crise à la tête de l’Etat », indique le site d’information tunisien Kapitalis. Le problème, soulève le média, c’est qu’en cas d’incapacité du dirigeant à exercer son pouvoir, les solutions pour assurer la continuité sont quasi impossibles étant donné que Kais Saied a centralisé le pouvoir entre ses mains dans la nouvelle Constitution qu’il a promulguée en 2022.
Les textes donnent au président de la République des prérogatives « illimitées », rappelle Kapitalis, « tout en limitant considérablement celles des autres institutions de l’État ». « Les citoyens ont le droit de demander des éclaircissements au chef du gouvernement (…) en leur montrant que le pays est bien sous contrôle », ajoute le média.
Cette étrange absence est due à un léger infarctus dont a été victime le président tunisien, selon l’agence de presse italienne Nova, citant des sources diplomatiques européennes. Ces mêmes sources ont affirmé à l’agence de presse italienne que Kaïs Saïed aurait été hospitalisé le jeudi 30 mars dernier et qu’il aurait été immédiatement opéré et serait déjà en convalescence au Palais de Carthage. Ils ajoutent qu’il est probable qu’il revienne aux affaires le mardi 5 avril.
Lundi, le président tunisien aurait reçu la chef du gouvernement Najla Bouden, et aurait manifesté sa colère face aux discours évoquant une vacance à la tête de l’Etat. « Il n’y a pas eu de vacance. Des fabulations sont apparues simplement parce que le président n’a pas fait d’apparition publique depuis deux ou trois jours », aurait déclaré le ministre à l’agence de presse turque Anadolu.