Site indépendant d'actualités

La libéralisation du dirham : cap sur une deuxième phase décisive

0

Le Maroc entre dans une nouvelle ère monétaire avec le lancement officiel de la deuxième phase de libéralisation du dirham, annoncée par Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib. Cette réforme marque un virage stratégique, remplaçant le panier euro/dollar par un régime de change plus flexible, dans le cadre d’une politique de ciblage d’inflation .

Désormais, la suppression du panier de devises s’accompagne d’une bande de fluctuation élargie, mais sous surveillance. L’objectif : renforcer la compétitivité des exportations marocaines et réduire la vulnérabilité face aux chocs exogènes . Hormis l’élargissement de la bande, la banque centrale adopte un ciblage de l’inflation et modernise le marché des changes.

Pour Jouahri, cette transition vers une plus grande flexibilité est graduelle et « dans un cadre rigoureux » afin d’éviter des chocs systémiques . La trajectoire est claire : vers un régime géré et ancré dans les standards internationaux.

Toutefois, les ménages s’interrogent. Le risque d’une baisse du dirham face au dollar et à l’euro pourrait entraîner une hausse des prix à l’importation, touchant directement le pouvoir d’achat . Le défi sera donc de stabiliser la monnaie sans alimenter l’inflation.

L’étape suivante, prévue pour 2026, vise une libéralisation plus poussée. Le succès de cette réforme dépendra de la capacité des acteurs publics et privés à gérer l’inflation, moderniser les instruments de couverture, et renforcer la résilience du tissu économique national. La libéralisation du dirham s’inscrit désormais comme un enjeu à la croisée des chemins entre efficience stratégique et précaution sociale.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.