La France accorde au Maroc un prêt de 781 millions d’euros pour l’acquisition de 18 trains à grande vitesse
Le gouvernement français a octroyé un financement de 781 millions d’euros (environ 7,8 milliards de dirhams) au Maroc, sous forme d’un prêt du Trésor français, destiné à l’acquisition de 18 trains à grande vitesse auprès du constructeur Alstom. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet d’extension de la ligne à grande vitesse jusqu’à Marrakech, porté par l’Office national des chemins de fer (ONCF).
Dans un communiqué publié ce vendredi 7 mars, l’ambassade de France à Rabat rappelle que ce financement s’insère dans l’accord de coopération financière dans le secteur ferroviaire, signé le 28 octobre 2024 en présence des chefs d’État des deux nations, lors de la visite du président Emmanuel Macron au Maroc.
À ce sujet, l’ambassadeur de France à Rabat, Christophe Lecourtier, a souligné que « ce financement exceptionnel vient consolider le partenariat d’excellence entre la France et le Maroc dans le domaine ferroviaire, une alliance qui a déjà conduit au succès retentissant de la ligne à grande vitesse Tanger-Kénitra, qui a transporté près de 5 millions de voyageurs en 2024. »
Il a ajouté que la France et ses entreprises continueront d’accompagner le Maroc dans la réalisation de ce projet d’envergure visant à prolonger la ligne jusqu’à Marrakech.
Une technologie de pointe au service du développement ferroviaire marocain
Selon le communiqué, les 18 rames à grande vitesse seront fournies par le groupe français Alstom, dont la présence industrielle au Maroc remonte à près d’un siècle. « Ces nouveaux trains appartiennent à la gamme Avelia Horizon, un modèle à deux niveaux d’une capacité de 640 passagers, pouvant atteindre une vitesse de 320 km/h », précise la même source.
L’ambassadeur français a également insisté sur la portée stratégique de ce projet, soulignant qu’au-delà du volet ferroviaire, il constitue « un levier puissant pour le développement économique du Royaume et s’inscrit pleinement dans les préparatifs en vue de la Coupe du monde de football 2030. »
L’introduction de ces trains de nouvelle génération contribuera également à réduire l’empreinte carbone du transport ferroviaire au Maroc, « en parfaite adéquation avec les engagements du Royaume en matière de mobilité durable. »
Les rames seront fabriquées dans les usines d’Alstom en France avant d’être acheminées au Maroc pour y subir une série de tests avant leur mise en service. En parallèle, le site d’Alstom à Fès prendra en charge la fabrication des armoires électriques et des faisceaux de câbles, renforçant ainsi l’écosystème industriel ferroviaire marocain et développant l’expertise locale dans ce domaine.
L’Espagne également engagée dans la modernisation du réseau ferroviaire marocain
Dans un autre registre, le gouvernement espagnol a, en février dernier, approuvé l’octroi d’un prêt à conditions préférentielles d’un montant équivalent à 7,8 milliards de dirhams. Ce financement, accordé via l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), est destiné à l’ONCF et au ministère de l’Économie et des Finances marocain pour l’acquisition de 40 trains interurbains, pour un montant total de 754,3 millions d’euros.
D’après le journal espagnol El Independiente, ce prêt pourrait ouvrir la voie à l’attribution d’un contrat à l’entreprise espagnole Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF). Cependant, plusieurs lots restent encore en jeu, notamment ceux portant sur les trains régionaux rapides et les trains interurbains.
La même source rappelle que l’ONCF avait écarté lors d’une première phase les offres des sociétés espagnole Talgo, française Alstom et chinoise CRRC Zhuzhou Locomotive Co., dans le cadre d’un appel d’offres portant sur 150 trains. Les candidatures encore en lice sont celles de CAF et du groupe sud-coréen Hyundai Rotem.
Le contrat global prévoit la livraison de 168 trains, répartis entre trains interurbains, trains express et 18 trains à grande vitesse, pour un coût estimé à environ 1,8 milliard d’euros.
Dans cette dynamique, le PDG de Hyundai Rotem, Lee Yong-bae, a annoncé en juillet dernier, lors d’une rencontre avec le ministre marocain de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, l’intention du groupe coréen d’implanter une usine de fabrication de trains au Maroc et d’y transférer son savoir-faire technologique.