La Fédération des éditeurs fustigent la commission provisoire et ses atteintes à la presse

La Fédération marocaine des éditeurs de journaux a affirmé que la suppression de l’instance d’autorégulation et la nomination par le gouvernement d’une commission provisoire, ainsi que ce qui a été révélé par les vidéos divulguées du journaliste Hamid El Mahdaoui, constituent une atteinte flagrante à la loi et à l’éthique de la profession, ainsi qu’une violation de la dignité des journalistes et du principe de l’indépendance de la justice.

Dans un communiqué dont belpressefr a reçu copie, la Fédération a précisé que la commission provisoire est illégale et que son mandat est arrivé à expiration, soulignant que l’ensemble de ses décisions antérieures sont nulles et non avenues. Elle a appelé à la suspension de la procédure législative relative au projet de loi portant réorganisation du Conseil national de la presse, et à l’ouverture d’un dialogue professionnel sérieux afin de définir un nouvel horizon pour l’ensemble du secteur.

La Fédération a également exprimé sa vive surprise face au retard accusé dans la délivrance des cartes professionnelles des journalistes, ainsi qu’au refus de la commission provisoire de publier les listes des bénéficiaires. Elle estime que cette situation « consacre l’opacité et menace la crédibilité du secteur », insistant sur le fait que le développement de la convention collective visant à améliorer les conditions des ressources humaines doit se faire dans le strict respect de la loi, sans discrimination ni dépassement.

Concernant le soutien public, l’instance professionnelle a mis en garde contre l’absence de toute concertation réelle avec elle lors de l’élaboration du nouveau décret, le caractère anarchique du marché publicitaire, ainsi que les retards des institutions et des collectivités territoriales dans le règlement des créances dues aux journaux. Autant de facteurs qui aggravent les difficultés des entreprises de presse, en particulier régionales. Dans ce contexte, elle a également évoqué les problèmes liés à la distribution de la presse écrite, les retards de paiement, et l’exclusion des petites imprimeries du dispositif de soutien, menaçant ainsi leur pérennité.

Par ailleurs, la Fédération a souligné que « la réussite du Maroc dans l’accueil des grandes manifestations sportives ne se limite pas aux infrastructures et aux équipements, mais dépend aussi de l’existence d’une presse et d’un média professionnels et solides ». Elle a appelé les instances sportives à associer les journalistes professionnels avant toute modification des règles de couverture médiatique, réaffirmant son soutien à l’Association marocaine de la presse sportive et à la Fédération des associations de la presse sportive dans leurs « efforts de réforme et de transparence ».

En outre, la Fédération a insisté sur la nécessité de préserver l’unité du corps professionnel, de rejeter toute forme de pression ou de chantage, et de poursuivre les efforts visant à renforcer la profession à l’échelle nationale. Elle a également appelé à une meilleure coordination entre les éditeurs de journaux et les syndicats de journalistes, afin de servir les intérêts du secteur et de restaurer sa crédibilité auprès de la société.

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