La Cour d’appel de Rabat a rendu son verdict ce jeudi matin, 8 mai 2025, en condamnant l’ex-bâtonnier et ancien ministre des Droits de l’Homme, Mohamed Ziane, à une peine de trois ans de prison ferme, après une session d’appel marathonienne de 12 heures.
L’audience finale de ce procès a débuté mercredi après-midi, 7 mai 2025, et s’est poursuivie jusqu’au matin du jeudi, dans un climat de forte attente de l’opinion publique quant au dénouement de l’affaire.
Lors de sa plaidoirie, le ministère public a sollicité un durcissement de la peine prononcée en première instance, qui était de cinq ans de prison ferme. Les avocats de la défense de Ziane ont pour leur part réaffirmé le caractère politique du procès, appelant à l’annulation du jugement initial, avant que la cour ne décide de réduire la peine à trois ans.
D’après des sources ayant assisté au procès, l’audience a été marquée par une forte affluence d’avocats provenant de diverses barreaux du Royaume, ainsi que par la présence de représentants d’organisations de défense des droits humains et de militants venus suivre les développements du dossier.
Âgé de 82 ans, Mohamed Ziane est poursuivi dans cette affaire en détention provisoire, sous des accusations de « détournement de fonds publics destinés aux partis politiques ».
Il purge également depuis février 2022 une peine de trois ans de prison ferme dans une affaire distincte, suite à une plainte déposée par le ministère de l’Intérieur, dans laquelle il faisait face à onze chefs d’accusation, dont « outrage aux magistrats et fonctionnaires publics, atteinte aux institutions, diffamation, harcèlement, et complicité de trahison ».
L’ex-bâtonnier est actuellement incarcéré à la prison de Tiflet 1, où il approche de la fin de sa peine précédente, tandis que des appels à sa libération continuent de se multiplier de la part d’organisations de défense des droits humains locales et internationales, au regard de son âge avancé et de ses problèmes de santé chroniques.