Site indépendant d'actualités
me

La controverse fait rage : La réaction de Catherine Colonna face à l’ajout d’un couplet anti-français dans l’hymne algérien

0

Un décret présidentiel, promulgué le 24 mai dernier, est venu modifier l’hymne national algérien de 1986 en y réintroduisant un couplet évoquant la France coloniale. Catherine Colonna estime qu’il est « très date ».

« Ô France ! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes. » Le président de l’Algérie Abdelmadjid Tebboune a décidé, par décret promulgué le 24 mai dernier, de réintroduire un couplet évoquant la France coloniale dans son hymne national. La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a estimé vendredi soir sur LCI que cette décision pouvait « apparaître à contretemps ».

Elle a souligné que c’était « très daté » et qu’il fallait replacer « cela dans son contexte de la décolonisation ». Par ailleurs, la ministre s’est interrogée sur « la décision d’étendre l’usage d’un hymne qui date d’une autre époque au moment même où le président de la République Emmanuel Macron et le président Tebboune ont décidé, à l’été dernier, de donner un nouvel élan à nos relations ».

Le texte de l’hymne national algérien a été composé en arabe pendant la guerre de libération (1954-1962) et compte notamment ce couplet : « Ô France ! Le temps des palabres est révolu. Nous l’avons clos comme on ferme un livre. Ô France ! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes. Prépare-toi ! Voici notre réponse. Le verdict, notre révolution le rendra, Car nous avons décidé que l’Algérie vivra. »

Il n’a jamais été supprimé malgré des tentatives. Puis dans un décret de mars 1986, un article stipulait qu’il « peut être procédé à l’exécution de l’hymne national dans des circonstances ou situations spécifiques, dans sa version intégrale ou réduite », a rappelé cette semaine TSA. Mais, relève le site d’information algérien, ce décret n’avait « pas fixé clairement » quand l’hymne national pouvait être exécuté dans sa version intégrale ou expurgée du couplet anti-français.

La « teneur » du nouveau décret « peut être interprétée comme une manière (…) de rendre obligatoire l’exécution des cinq couplets dans les situations prévues par la loi », a expliqué le média algérien. Il est « en somme une manière de formaliser les choses », estime-t-il, observant que « dans la pratique, l’exécution du couplet citant la France a été rétablie depuis quelques années ». Il a notamment été exécuté lors de la cérémonie d’investiture du président Abdelmadjid Tebboune le 19 décembre 2019, rappelle TSA.

La ministre française a quant à elle souligné que l’hymne national français n’était « pas tout à fait affectueux non plus », mais que « personne » n’était cité. Pour Catherine Colonna, « il ne s’agit pas d’oublier notre histoire », mais de « la regarder en face, de la dépasser et de construire l’avenir ».

Interrogée par ailleurs sur la visite du président Tebboune en France, maintes fois évoquée pour ce printemps mais jamais concrétisée, la cheffe de la diplomatie a répondu : « Je l’espère, nous travaillons sur des dates » mais « elles ne sont pas fixées ».

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.