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La CDT fustige une réforme de la presse imposée sans concertation ni légitimité

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Le Syndicat national des médias et de la presse, relevant de la Confédération démocratique du travail (CDT), a exprimé son rejet total et sans équivoque du projet de loi visant à réorganiser le Conseil national de la presse, le qualifiant de contradictoire avec les dispositions constitutionnelles relatives à la liberté d’expression et à l’autorégulation de la profession du journalisme et de l’édition.

Dans un communiqué publié le samedi 12 juillet 2025, le syndicat a dénoncé un projet dépourvu de toute légitimité, élaboré de manière unilatérale et en dehors de toute démarche participative réelle impliquant les organisations syndicales du secteur des médias ainsi que les instances représentant les éditeurs.

Le syndicat appelle le gouvernement à retirer purement et simplement ce projet de loi et à renoncer à sa soumission au Parlement, car il constitue, selon lui, une régression manifeste vis-à-vis des fondements démocratiques et constitutionnels qui doivent régir le secteur de la presse, en particulier en matière d’indépendance institutionnelle et de rupture avec toutes les formes de rente législative bénéficiant à de grands groupes médiatiques.

Par ailleurs, le syndicat appelle l’État à assumer ses responsabilités politiques et à revoir de manière urgente ledit projet, dénonçant une “véritable boucherie législative” qui s’ajoute aux reculs imposés par la majorité gouvernementale, notamment à travers le projet de loi répressif sur le droit de grève, la fusion controversée du CNOPS avec la CNSS, ou encore les attaques répétées contre les acquis sociaux en matière de retraite et de droit du travail.

Le syndicat estime que toute réforme du Conseil national de la presse doit s’inscrire dans une vision globale et inclusive, prenant en compte l’ensemble des dimensions politiques, sociales, économiques, culturelles et professionnelles, et reposant sur les principes de légitimité constitutionnelle, de légalité, d’indépendance et de gouvernance démocratique.

Dans ce contexte, le communiqué appelle l’ensemble des acteurs du secteur — journalistes, syndicats, unions professionnelles, organisations de la presse sportive, correspondants de presse, journalistes retraités — à rejoindre sans délai le front social national pour la défense du secteur, dans la perspective d’élargir cette mobilisation aux centrales syndicales, partis politiques, associations de défense des droits humains, structures de la société civile et acteurs culturels.

Ce front aura pour mission de faire barrage à un projet de loi perçu comme une tentative flagrante de mainmise, de contrôle sécuritaire et d’autoritarisme exercé sur le secteur de la presse et de l’édition.

Enfin, la Confédération démocratique du travail (CDT) met en garde contre les dérives autoritaires et les logiques hégémoniques que révèle ce projet de loi, dont les prémices étaient déjà perceptibles à travers la prolongation controversée du mandat du Conseil national de la presse, l’institution d’un comité provisoire de gestion du secteur, l’adoption d’un décret encadrant le soutien public aux médias, ainsi que la volonté manifeste d’affaiblir la presse sportive.

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