La Banque mondiale accorde 250 millions de dollars au Maroc pour révolutionner son système de protection sociale
Dans le cadre de son engagement en faveur d’un développement humain inclusif et durable, la Banque mondiale a approuvé une enveloppe de financement de 250 millions de dollars destinée à accompagner le Maroc dans sa réforme ambitieuse du système national de protection sociale. Cette initiative s’inscrit dans le projet de soutien au renforcement des filets de sécurité sociale au service du développement humain.
Dans un communiqué, l’institution financière internationale précise que ce projet vise à améliorer l’efficacité du système de protection sociale marocain, en facilitant l’accès aux transferts monétaires, en optimisant leur distribution, et en élargissant l’offre de services sociaux au profit des ménages les plus vulnérables.
Le document souligne les avancées notables du Royaume au cours des deux dernières décennies sur les plans économique et social, portées notamment par des réformes structurantes dans le domaine de la protection sociale, ayant permis une nette amélioration du niveau de vie et un élargissement de l’accès aux services de base.
Toutefois, malgré ces progrès, des défis subsistent, notamment le taux de chômage élevé et la faible participation des femmes au marché du travail. Le Maroc demeure néanmoins fermement engagé à poursuivre une trajectoire de croissance inclusive. Face aux pressions externes récentes — telles que la sécheresse persistante et l’inflation — le pays mise sur la résilience et la lutte contre la pauvreté, en particulier dans les zones rurales.
Le communiqué rappelle que le gouvernement marocain a lancé en décembre 2023 le Programme d’assistance sociale directe, pierre angulaire de la réforme nationale de la protection sociale, ayant déjà bénéficié à plus de 3,9 millions de ménages à la date de mars 2025.
Le projet de la Banque mondiale ambitionne de renforcer les capacités de l’Agence nationale de soutien social pour la mise en œuvre de ce programme, en mettant l’accent sur l’amélioration de l’accès des familles pauvres aux aides financières, et en facilitant leur insertion socio-économique à travers un meilleur accès aux services sociaux et aux programmes d’inclusion productive.
Adoptant une approche axée sur les résultats et centrée sur les citoyens, le programme entend non seulement offrir un appui économique immédiat, mais aussi favoriser la résilience à long terme, investir dans le capital humain, rationaliser les dépenses publiques, et stimuler la participation au marché de l’emploi.
Ahmadou Moustapha Ndiaye, directeur régional pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale, a salué la capacité de résilience du Maroc face à des contextes adverses, rappelant que le taux national de pauvreté s’élevait à 3,8 % en 2022. Malgré des inégalités persistantes, il estime que le pays dispose d’une opportunité décisive pour renforcer un système intégré de filets de sécurité sociale, permettant aux ménages d’investir dans le capital humain, de saisir les opportunités économiques et de mieux affronter les chocs économiques, notamment en milieu rural ou dans les zones exposées aux aléas climatiques.
Il a conclu en soulignant que le projet, s’appuyant sur les caractéristiques novatrices du programme d’assistance sociale directe, vise également à favoriser l’accès à l’emploi et aux services de soin, tout en stimulant la participation des femmes et des jeunes au marché du travail.
