Jeune Afrique : Le Maroc accélère la modernisation de son bouclier aérien face à la montée des périls régionaux
La revue française Jeune Afrique révèle que le Maroc poursuit, depuis plus d’une décennie, une modernisation accélérée de ses capacités militaires, avec une priorité stratégique accordée au renforcement de sa défense aérienne, dans un contexte marqué par l’exacerbation des tensions régionales, notamment avec l’Algérie.
Selon l’hebdomadaire, le Royaume a opté pour une stratégie avant-gardiste visant à ériger un bouclier aérien à plusieurs couches, combinant des systèmes sol-air de dernière génération, des radars longue portée ainsi que des dispositifs d’interception sophistiqués capables de contrer les menaces contemporaines, qu’il s’agisse de drones armés ou de missiles. L’ensemble s’inscrit dans une architecture intégrée dotée de centres de commandement modernes et de batteries de lancement à haute précision.
Jeune Afrique souligne que les mutations profondes de la doctrine militaire mondiale, illustrées par les récents conflits en Ukraine et au Haut-Karabakh, ont hissé la défense aérienne au rang de priorité absolue, là où elle n’était naguère qu’un complément. Aujourd’hui, préserver la souveraineté nationale et sécuriser les infrastructures critiques passe par une capacité crédible de dissuasion et d’interception.
Le magazine rappelle qu’historiquement, le Maroc n’accordait qu’une importance relative à la défense aérienne, misant davantage sur sa puissance aérienne offensive. Toutefois, la déstabilisation régionale, consécutive notamment à la chute du régime Kadhafi en 2011 et à la prolifération d’armements incontrôlés, a conduit Rabat à repenser en profondeur son architecture sécuritaire.
C’est ainsi qu’à partir de 2017, le Royaume a engagé la mise en place d’un système de défense aérienne intégré couvrant les portées courte, moyenne et longue, à travers l’acquisition de plusieurs équipements de pointe : Le système chinois Sky Dragon 50 (2017), Le système français VL MICA (2019), Le système chinois FD-2000B (2021), Le système israélien Barak MX, acquis en 2023 dans le cadre d’un accord de défense estimé à 500 millions de dollars.
Toujours selon Jeune Afrique, Rabat serait en voie d’acquérir la version la plus avancée du système américain Patriot (PAC-3 MSE), après des tests menés récemment sur la base de Ben Guerir avec l’appui d’une équipe technique allemande.
Les autorités marocaines étudieraient par ailleurs d’autres options, telles que le système israélien Spyder ou même le célèbre Dôme de fer, bien que le coût très élevé de ce dernier le rende, pour l’instant, moins envisageable.
Ces avancées interviennent dans un climat de course à l’armement de plus en plus prononcé dans la région, l’Algérie disposant déjà d’un arsenal russe conséquent, composé notamment des systèmes S-300, Tor, Buk et Pantsir, en plus de sa flotte de chasseurs Su-30.
