Lors de son premier quinquennat, Emmanuel Macron s’est lancé en Afrique du Nord sans tabous ni idéologie, avec la détermination de régler les contentieux du XXe siècle. Selon « le Point » il était conscient que l’influence traditionnelle de la France dans la région était désormais contestée par de nouveaux acteurs tels que la Chine et la Turquie, et que la francophonie perdait du terrain. Tel un hussard sur le toit diplomatique, Emmanuel Macron a bravé certaines interdictions en limitant de manière drastique le nombre de visas accordés à l’Algérie, au Maroc et à la Tunisie. Il a également abordé sans détour les dirigeants algériens, faisant face à des habitudes profondément enracinées au fil des décennies.
Cependant, en ce début de second mandat, le président français semble opérer un repli idéologique. Il prend acte des mécontentements exprimés et choisit de mettre l’accent sur les enjeux économiques tout en assumant les défis qui se présentent. Ce changement de cap marque une évolution dans la stratégie de Macron en Afrique du Nord, mettant davantage l’accent sur les intérêts économiques et la réalpolitik.
L’une des principales raisons de cette évolution est la reconnaissance que la France doit faire face à une concurrence de plus en plus féroce dans la région. La montée en puissance de la Chine et de la Turquie en Afrique du Nord, notamment sur le plan économique, a poussé Macron à réévaluer sa politique et à trouver de nouveaux moyens de maintenir l’influence française dans la région. De plus, la perte de parts de marché de la francophonie a également incité le président français à repenser sa stratégie.
Ce repli idéologique n’est pas sans conséquences. Il est perçu par certains comme une renonciation aux idéaux initiaux de Macron et une volonté de privilégier les intérêts économiques au détriment des questions politiques et des droits de l’homme. Néanmoins, le président français est déterminé à jouer la carte de l’économie pour renforcer les liens avec les pays d’Afrique du Nord, tout en assumant les critiques et les difficultés qui peuvent en découler.
En somme, le premier quinquennat d’Emmanuel Macron en Afrique du Nord a été marqué par une approche audacieuse et sans tabous. Cependant, son début de second mandat montre un repli idéologique vers une stratégie plus axée sur les intérêts économiques. Reste à voir comment cette nouvelle approche impactera les relations entre la France et les pays d’Afrique du Nord dans les années à venir.