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FRANCE-MAROC : renouent le dialogue après plusieurs mois de crispations

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La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna est attendue à Rabat la semaine prochaine pour préparer une visite d’Etat d’Emmanuel Macron qui devrait avoir lieu début 2023. Plusieurs sujets de tension empoisonnaient la relation franco-marocaine ces derniers mois.

C’est un dégel très attendu. Paris et Rabat ont brusquement renoué le dialogue il y a quelques semaines après plusieurs mois de crispations. Selon plusieurs sources, Emmanuel Macron et le Roi Mohammed VI ont échangé par téléphone le 1er novembre en vue d’une visite d’Etat du président français, prévue depuis plusieurs années déjà, qui devrait avoir lieu en tout début d’année 2023.

Pour préparer cette visite d’Etat – le plus haut degré protocolaire -, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna est attendue dans la capitale marocaine jeudi et vendredi prochains. Au cours d’un entretien prévu avec son homologue marocain Nasser Bourita, les ministres « évoqueront tous les sujets de la relation bilatérale », a indiqué une porte-parole du Quai d’Orsay.

Parmi ces sujets, certains fâcheront sans nul doute. Après les révélations de l ‘affaire Pegasus l’an dernier (le Maroc aurait mis sur écoute un millier de Français, dont des téléphones d’Emmanuel Macron), deux dossiers ont empoisonné la relation entre la France et le Maroc cette année.

1. La réduction drastique du nombre de visas accordés par Paris aux pays du Maghreb, depuis plus d’un an, est vécue comme « une blessure pour les Marocains », estime Abdelmalek Alaoui, président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique, un think tank basé à Rabat. Cette décision a été prise par Paris pour protester contre la réticence du Royaume à réadmettre ses ressortissants en situation irrégulière dans l’Hexagone.

Mais elle a suscité un fort ressentiment des Marocains – comme chez les Algériens et Tunisiens – notamment parmi ceux habitués aux allers-retours avec la France pour des raisons professionnelles ou familiales. L’appel entre Emmanuel Macron et le Roi Mohammed VI aurait permis de débloquer le dialogue entre les ministres de l’Intérieur des deux pays.

2. La question du Sahara marocain est bien plus épineuse. Dans ce conflit vieux de près d’un demi-siècle, le Maroc s’oppose à la solution onusienne d’un référendum d’autodétermination, arguant des interférences d’Alger, qui soutient les indépendantistes du Front Polisario. Rabat attend de ses alliés un soutien clair à son plan présenté en 2007 qui prévoit une large autonomie à cette province qui serait sous souveraineté marocaine. « La question du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc regarde le monde », a prévenu le Roi Mohamed VI en août.

 

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