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France: la rencontre entre Borne et l’intersyndicale se solde par un « échec »-vidéo

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Au terme de près d’une heure de discussions à Matignon, l’intersyndicale a déploré « l’échec » de sa rencontre avec Elisabeth Borne, qui a, sans surprise, refusé de revenir sur la réforme des retraites. Les organisations réclament de concert son « retrait » et ont appelé un « maximum de travailleurs et de citoyens » à participer aux manifestations prévues jeudi.

« Nous avons redit à la première ministre qu’il ne saurait y avoir d’autre issue démocratique que le retrait du texte. La première ministre a répondu qu’elle souhaitait maintenir son texte, une décision grave », a déclaré Cyril Chabanier, au nom de l’intersyndicale, sur le perron de Matignon. « Nous refusons de tourner la page et d’ouvrir, comme le souhaite le gouvernement, d’autres séquences de concertation sur des dossiers aussi divers que le plein-emploi ou le partage des richesses », a précisé le président confédéral de la CFTC.

« On est en train de vivre une grave crise démocratique, on avait une crise sociale qui se transforme en crise démocratique », a dit Laurent Berger à sa suite, avant de poursuivre : « C’est la responsabilité du Conseil constitutionnel, que nous respectons et que nous ne mettons pas sous pression, d’entendre aujourd’hui que notre démocratie a besoin d’apaisement et que l’apaisement, ce serait que ce texte ne s’applique pas. » Mercredi midi, la présidence de la République a tenu à réfuter le terme de « crise démocratique » utilisé par le secrétaire général de la CFDT.

A la veille de la onzième journée de mobilisation nationale, le syndicaliste a enfin appelé « un maximum de travailleurs et de travailleuses, de citoyens, dans ce pays à rejoindre les cortèges partout en France demain. Il faut qu’on démontre la force de la démocratie sociale dans le calme, sans violence ».

Présente pour la première fois dans une séquence institutionnelle au sein de l’intersyndicale, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a qualifié la réunion d’« inutile » depuis la cour de Matignon. « Notre présence ici, elle, prouve notre sens des responsabilités et du dialogue. Nous avons trouvé face à nous un gouvernement radicalisé, obtus et déconnecté », a-t-elle précisé, avant de déplorer une « stratégie jusqu’au boutiste, violente et irresponsable. Le gouvernement porte la responsabilité du désordre. »

Quelques minutes après le départ des syndicalistes, Elisabeth Borne a pris, à son tour, la parole depuis la cour de Matignon. « Même si nos désaccords sur l’âge n’ont pas permis de discuter de façon approfondie, je pense que cette réunion marque néanmoins une étape importante », a estimé la première ministre . Les organisations syndicales, comme elles ont pu vous l’indiquer, sont disponibles pour travailler ultérieurement sur ces sujets et je leur ai dit ma disponibilité et celle de mon gouvernement parce que je n’envisage pas d’avancer sans les partenaires sociaux ».

C’est la première fois que la première ministre recevait les organisations syndicales depuis la présentation le 10 janvier de la réforme. Celle-ci a généré une mobilisation quasi hebdomadaire inédite allant jusqu’à 1,3 million de personnes dans la rue le 7 mars (selon les autorités), soit davantage qu’en 1995 ou 2010. Et ces manifestations ont connu un regain de tensions après l’adoption sans vote de la réforme au Parlement, grâce au 49.3. Les syndicats avaient déjà demandé, en vain, d’être reçus par Emmanuel Macron. Elisabeth Borne les avait alors renvoyés au ministère du travail.

 

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