La directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a déclaré dimanche que la dette publique dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord était « particulièrement préoccupante », plusieurs économies de la région étant confrontées à des ratios dette/PIB très élevés.
Une baisse attendue de la croissance et une augmentation de l’inflation devraient également aggraver les conditions économiques dans la région, a ajouté Mme Georgieva. La croissance devrait chuter de 5,4 % en 2022 à 3,2 % cette année avant de recommencer à augmenter en 2024.
« Et pour la quatrième année consécutive, nous nous attendons à ce que l’inflation dans la région dépasse 10 %, soit plus que la moyenne mondiale », a-t-elle ajouté. « Pour les économies de marché émergentes et à faible revenu de la région, cela reflète les effets persistants de la hausse des prix des denrées alimentaires et, dans certains cas, des dépréciations des taux de change. »
La responsable du FMI a attribué une partie des difficultés de la région aux tensions internationales qui ont dominé l’année dernière, notamment la guerre entre la Russie et l’Ukraine et les effets qu’elle a eus sur les chaînes d’approvisionnement internationales.
Le changement climatique a également été cité comme un facteur contributif. Le Maroc, en particulier, a été confronté à une grave sécheresse en 2022 qui a eu un impact sur la production agricole du pays.
« Ajoutez à cela un chômage élevé persistant, en particulier chez les jeunes, et vous avez un risque important pour la stabilité sociale », a-t-elle ajouté. La responsable du FMI a salué l’approche du Maroc face à l’augmentation du coût de la vie, le citant comme un exemple de « planification minutieuse. » En supprimant progressivement les subventions coûteuses et non ciblées au profit d’un soutien social ciblé », a-t-elle déclaré.
Mme Georgieva a déjà déclaré que 2023 serait une année difficile sur le plan économique, plusieurs crises, comme les conséquences de la crise du COVID-19 et la guerre en Ukraine, se combinant pour mettre l’économie mondiale dans une position difficile. Elle a prévenu qu’un tiers de l’économie mondiale pourrait rester en récession en 2023, la croissance mondiale étant prévue à 2,7 % contre 3,2 % en 2022.