Le Coordonnateur national des administrateurs pédagogiques lésés par les retards de promotion a annoncé l’organisation d’un sit-in national, le mercredi 14 mai 2025, devant le siège du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement préscolaire et des Sports à Rabat.
Cette mobilisation s’inscrit dans une dynamique de dénonciation de ce que les protestataires qualifient de “politique persistante de marginalisation, d’exclusion et de déni de droits légitimes”, dans un contexte marqué, selon eux, par l’indifférence continue du ministère face à leurs revendications jugées justes et légitimes.
Dans un communiqué incisif, la coordination tient le ministère pour responsable de “l’aggravation du calvaire des administrateurs pédagogiques privés de promotion et d’intégration”, fustigeant également les retenues sur salaires opérées “sans fondement légal”, en violation manifeste — d’après le texte — des dispositions réglementaires en vigueur.
Les administrateurs concernés expriment un rejet catégorique des politiques actuelles, qu’ils considèrent comme perpétuant une logique d’exclusion et bafouant le principe fondamental d’égalité des chances. Ils exigent une régularisation équitable des situations des agents impactés par les promotions non effectives des années 2021, 2022 et 2023, incluant la reconnaissance rétroactive complète de leurs droits administratifs et financiers, sans restriction.
Le communiqué appelle à la restitution immédiate de toutes les retenues injustifiées, à l’application de l’article 89 du statut fondamental de la fonction publique, ainsi qu’à l’octroi de trois années d’ancienneté fictive, avec reconnaissance pleine dans l’échelle 11, sur le modèle de ce qui a été accordé à d’autres catégories similaires. Il enjoint également les syndicats du secteur à assumer pleinement leurs responsabilités éthiques et de négociation face à cette situation.
Dans une escalade notable, la coordination exhorte les victimes de la promotion 2023 à engager des recours devant la justice administrative avant la fin du mois de mai, et prévient qu’en l’absence de réponses concrètes, des formes de protestation plus radicales — y compris des grèves de la faim — pourraient être envisagées.
Le texte met en avant l’importance de l’unité, de la résilience et de la mobilisation massive lors du sit-in national, invitant toutes les personnes concernées à se rassembler autour de leur coordination en prévision de futures actions de lutte “plus déterminées” pour défendre la dignité, la justice et l’équité.
À noter que cette mobilisation fait suite à une première manifestation organisée le jeudi 17 avril 2025, devant le ministère, dans le cadre de la continuité d’un “mouvement revendicatif” en quête de réparation après des années d’injustices. Les protestataires y avaient appelé le ministre Saïd Berada à honorer les engagements pris par son département.
La manifestation a été marquée par un déploiement sécuritaire massif. Les forces de l’ordre ont encerclé les lieux, empêchant les protestataires de poursuivre la marche prévue vers le Parlement. Une intervention qui a suscité l’indignation des manifestants, lesquels ont dénoncé une atteinte à leur droit constitutionnel de manifester pacifiquement.